Israël est coupable de "domicide", selon trois rapporteurs de l'ONU, qui ont appelé lundi à ce que le pays soit tenu responsable pour la destruction de domiciles de Palestiniens en "Cisjordanie occupée". Un néologisme qui renvoie selon ces derniers aux "démolitions systématiques et délibérées de logements (...), à l'édification de colonies israéliennes illégales, au refus de permis de construire pour les Palestiniens, ainsi qu'aux déplacements arbitraires et aux expulsions forcées de cette population". Parmi ces trois experts mandatés par le Conseil des droits de l'Homme figure Balakrishnan Rajagopal, rapporteur spécial sur le logement convenable, qui avait demandé fin 2022 à ce que le "domicide"- destruction à grande échelle ou systématique de logements civils durant les conflits - soit reconnu comme un crime distinct en droit pénal international. Les rapporteurs onusiens font état que "les tactiques israéliennes de déplacement forcé et d'expulsion de la population palestinienne semblent n'avoir aucune limite (...) La colonisation de territoires occupés constitue un acte illégal au regard du droit international et assimilable à un crime de guerre", ont-ils encore écrit. Ils affirment que durant le seul mois de janvier, les autorités ont démoli 132 structures palestiniennes dans 38 localités de Cisjordanie, dont 34 structures résidentielles et 15 structures financées par des donateurs, soit une hausse des démolitions de 135% par rapport à janvier 2022. Ils notent parmi elles cinq démolitions punitives d'habitations de Palestiniens ayant commis des opérations de résistance.