Les années passent et ne se ressemblent pas… tous domaines confondus ! Tant mieux, quand ça tend vers le meilleur, que du bonheur, n'est-ce pas ? Ce n'est pas du tout le cas pour notre foot, loin s'en faut. La décadence est totale. Les responsables, bien sûr, les gens de la fédération, restent bouche-bée et ne veulent rien plaider ou plutôt n'osent pas céder. Savent-ils qu'ils malmènent un produit qui, de tout temps, a dominé l'Afrique et fait la fierté de tout un peuple. Ignorent-ils que notre foot, celui de la perle noire et du feu - follet Akesbi, ne se reconnaît plus après avoir longtemps, fait partie de l'élite africaine ? Ses rivaux, dans la conquête aux différents titres, étaient comptés sur les bouts des 5 doigts. La Tunisie, l'Algérie, le Cameroun, le Nigeria, parfois le Sénégal ou la Côte d'Ivoire. Jamais le Gabon et le Togo, mais… jamais ! Qu'on se le dise. Le Maroc dominait tout ce petit lot de meneurs… haut les pieds s'il vous plaît. D'où, ses nombreuses participations aux rendez-vous planétaires. Les mondiaux 70-86-94 et 98… du beau travail et un excellent spectacle. En tant qu'unique représentant de l'Afrique aux éliminatoires européennes à un Mondial, lointain à présent. C'était pour le compte de l'année 62 et ces fameux matchs en aller et retour entre l'Espagne et le Maroc. Une occasion où les pros…, les vrais avaient fait sensation. Ah ! la belle époque. Ne nous y attardons pas trop, il n'y aura que des regrets. Bien sûr qu'il y en a eu d'autres et puis… d'autres encore avec la génération de 1998 et son capitaine Naybet ! Quel Mondial « français » ! On en avait pleuré de joie d'abord et d'une grande sensation de frustration. On ne pardonnera jamais au Brésil et son geste « copin… copin » avec la Norvège à notre détriment. Ne nous perdons pas dans l'Histoire aussi attrayante et regrettable soit-elle et affrontons la réalité. Qu'est-ce qu'elle est triste… et blessante. C'est le pire en pis. Une absence à Séoul et Munich, coup sur coup, le début de la fin. Des défaites à la pelle en Afrique, des fiascos dans le cadre de la CAN, jadis notre jardin de préférence. Accra et le Caire, que du calvaire. Ça chagrine et ça titille, encore. Une nette régression alors que les autres avancent… vite et bien. Les uns comme ci, comme ça, en tout cas. Les autres à grands pas. De ceux-là, il y en a à gogo ! Comme le Gabon et le Togo. Quel culot ! Jadis, deux équipes, avec tous les respects qu'on leur doit, aux toutes dernières places de la hiérarchie africaine. Aujourd'hui, nos surprenants bourreaux. Ceci explique cela. Mon dernier souvenir me ramène à Mohammédia dans les années 80 ou fin 70, le Maroc avait alors planté la bagatelle de 7 buts dans les filets togolais. Ça n'avait surpris personne, on en demandait même plus. Peut-être par courtoisie, les joueurs n'avaient pas osé. Vous rendez-vous compte ? La différence était énorme, on avait l'impression de voir le maître donner une leçon de foot à l'élève, sans aucune gêne de la part de l'adversaire. Il n'en est rien aujourd'hui. Bien au contraire. Le Togo semble avoir renversé la situation au su et au vu d'une fédé qui change de couleur et de peau à chaque fiasco. C'est très grave, qu'on se le dise et qu'on y réfléchisse. Nous sommes vraiment à la traîne. Ce n'est ni digne de nous ni à notre habitude, ça ne l'a jamais été à travers tous les âges. Le Togo et le Gabon nous devancent, le Cameroun n'en parlons pas, ça va de soi. Que dira-t-on de la Côte d'Ivoire, de l'Algérie et la Tunisie, deux équipes maghrébines déjà qualifiées au Mundial ou presque ? Peut être aussi que le Malawi nous talonne ou la Zambie et le Congo, pourquoi pas le Bénin ou le Tchad… on ne sait plus qui ou quoi et comment ? Mais où va-t-on ? Certainement pas en Afrique du Sud. Cessons d'enfoncer le clou… par pitié pour tous ces fans qui y croient encore par moment, l'amour du drapeau aidant. Une question à qui de droit : quand agisseront-ils efficacement pour mettre un terme à un train… train angoissant qui risque de nous enfoncer et nous mener tout droit vers le « top » des 10 derniers de l'Afrique. Touchons du bois ! C'est toute l'impression qui nous hante voilà un bout de temps. Comment penserait-on autrement lorsqu'on se retrouve à la toute dernière place du groupe ? Le Cameroun mène le bal, comme d'habitude. Le Gabon suit étonnement. Le Togo rêve d'un voyage en Angola. Dans tout ça, le Maroc ne doit plus se faire d'illusions sans toutefois négliger le brin d'espoir qui le mènerait à la CAN… déjà ça… déjà ! C'est que sa dernière prestation face au Togo ne prête à aucune assurance. Et pourtant, les noms ne manquent pas, les qualités individuelles aussi , la personnalité, ça colle à certains. Peut être que le « Fchouch » a eu raison de tout cela. C'est là le hic de la mascarade, croit-on. Axons-nous donc sur le vif. La prestation maroco-togolaise. Une fois n'est pas coutume, le but qu'on a osé qualifier de libération de la « Chouha » est intervenu bien après le temps réglementaire... une performance rare en elle-même. Elle n'est pas l'œuvre de tous, mais d'un seul homme... un garçon plutôt. Il est élégant... gentil... d'une apparence charismatique et d'un batailleur sans parler de sa technique devenue légendaire. Il a, en tout cas, été l'homme d'après match. Bravo... et merci, on ne le répétera jamais assez, à un héros d'un triste après-midi. Bien sûr qu'un nul à l'extérieur est parfois, voire souvent appréciable sauf que notre nul à nous contre le Togo n'en est pas du tout un. L'adversaire était largement prenable comme auparavant le Cameroun chez lui de même le Togo et le Gabon à Rabat. Des points perdus intelligemment et inhabituellement. Voyons voir ça de près : - Le match, très médiocre a été maladroitement dominé par les nôtres ridiculeusement aussi. - Les occasions de buts, très anodines, n'ont pas manqué pour autant. Evitons l'égoïsme et avouons que les plus dangereuses étaient togolaises. - L'arbitrage très correct et d'une impartialité étonnante ne pouvait que contribuer à une bonne prestation... Hélas on en a été frustré par les nôtres. - Que d'actions et de semblant de combinaisons du genre improvisées dans les terrains vagues par les mordus du foot pendant les après-midi de ce mois sacré de Ramadan. Tous ceux-ci et d'autres ceux-là ont gâché la fête, démoralisé tout le monde. N'exagérons point mais c'est tout comme une confirmation de plus de notre médiocrité et incapacité d'aller audacieusement conquérir des places honorables dans la hiérarchie du foot mondial. Peut-être est-ce mieux ainsi. Déjà qu'en Afrique on n'arrive pas à se caser comme dans le temps : Celui de Vidinic en 1970, ou Faria en 1986 ou encore Henri Michel en 1998. Des petits bonheurs en perspectives. Souvenirs... souvenirs. On ne se répètera jamais assez faute de mieux ou de pareil. Tout juste des places assez honorables certes, mais d'une grande portée. Ça se note, ça se raconte et ça donne envie de revivre de telles péripéties. Certes que quelques joueurs de l'actuelle équipe nationale nous épatent et nous ont donné de la joie dans un passé récent. Mais on ne les reconnaît plus. Sont-ils fatigués... ou surmenés ? Font-ils « Lalla Azizi » pour des raisons qu'on ignore, qu'ils vident leur sac. Enfin, jamais enfin, sont-ils démoralisés par des faits et des actions d'alentours, donc épuisés et forcément hors jeu. Si tel est le cas, pourquoi insister sur leur présence ? Pourquoi s'entêter à les « convoquer de force » ? On ne doit pas obliger quelqu'un à donner plus que ce qu'il peut ou... qu'il veut, surtout à un âge dépassé. Circonstances obligent. Voulez-vous des explications, de nous aussi ? Surtout pas Un avis... oui Que diriez-vous d'un départ à zéro. Une expérience déjà vécue au début des années 80, tout juste après la défaite marocaine (1-5) de décembre 79. Pourquoi pas une trêve internationale, le temps d'une remise à niveau avec beaucoup plus d'intérêt au produit interne. Qu'en pensent nos 4 entraîneurs, une petite commission qui se devait d'apporter quatre fois plus de consignes pour venir à bout du Togo. Mais... bon ! Que peut-on leur reprocher, eux qui, contraints par la fédé de payer les pots cassés, ne savent plus à quel saint se vouer. Heureusement, peur eux et curieusement pour tout ils ont été embauchés sans aucune contrainte, que ça passe ou ça casse. Un communiqué officiel en fait foi. Comme quoi les jeux sont déjà faits. Comme si le désespoir a cédé la place au dégoût. Dommage qu'on ait si vite jeté l'éponge. Du moins a-t-on cette impression. Qu'on nous prouve le contraire, tout le monde en sera ravi. Sauf le Togo et le Gabon. Hi... et rehihi !