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Taieb Fassi Fihri:L'Algérie doit permettre au HCR de procéder au recensement des personnes retenues dans les camps de Tindouf Visite au Maroc du Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Antonio Guterres: L'augmentation de l'aide du HCR reste liée à un recensement des populations des camps Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Taieb Fassi Fihri, a affirmé, vendredi à Rabat, que l'Algérie, en vertu de ses obligations juridiques et politiques, doit permettre au HCR d'exercer son mandat et de procéder au recensement des personnes retenues dans les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie. «Nous avons examiné la situation de nos frères retenus dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien, et j'ai de nouveau souligné l'importance qu'accorde le Royaume, avant tout, à la réalisation par le HCR d'un enregistrement et un recensement des populations des camps de Tindouf» a déclaré M. Fassi Fihri lors d'une conférence de presse conjointe avec le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, M. Antonio Guterres. Le ministre a précisé que le recensement, mesure fondamentale de protection, permettra «d'identifier les personnes véritablement originaires des provinces du sud». Cette opération statutaire, a-t-il relevé, permettra également au HCR d'entreprendre son rôle institutionnel et de procéder à «l'interview individuelle des populations de Tindouf pour qu'elles expriment leur position soit d'y rester, soit de regagner le Maroc dans le cadre du rapatriement librement consenti ou de s'installer dans un autre endroit à l'étranger». M. Fassi Fihri a ajouté avoir, en outre, examiné avec le responsable onusien «les moyens à même de renforcer les opérations d'échange de visites en les effectuant par voie terrestre». Dans ce sens, il a souligné que le HCR a émis des propositions que le Maroc a accueillies favorablement, affirmant «la disposition du Royaume à examiner les aspects techniques de ces propositions, ainsi que tout ce qui pourrait faciliter les rencontres des frères vivant dans les camps de Tindouf, depuis plus de 30 ans, avec leurs familles dans le sud du Maroc». Le ministre a indiqué, dans ce cadre, que le Maroc a besoin de l'appui du HCR pour dépasser le statu quo qui prévaut dans les camps de Tindouf. «Nous avons besoin du HCR, non seulement pour réaliser le mandat humanitaire du HCR, mais aussi pour nous aider à trouver le traitement définitif» à la situation dans les camps de Tindouf, a-t-il dit. Il a ajouté que la situation réelle dans les camps n'est pas connue de tous, dénonçant les violations des droits de l'Homme dans ces camps et «l'impossibilité pour les personnes qui y sont séquestrées de les quitter et de regagner massivement leur pays, le Maroc». Le ministre a mis en relief, dans ce sens, la responsabilité politique et juridique de l'Algérie dans la persistance de cette situation, qu'il a qualifiée d'»intolérable» du point de vue humanitaire. Le ministre a souligné, par ailleurs, avoir examiné avec le responsable onusien les relations entre le Royaume et le HCR, affirmant «avoir exprimé sa satisfaction que ces relations ont connu, ces dernières années, un saut qualitatif à travers l'accord de coopération signé en 2007 et l'ouverture d'une représentation du HCR au Maroc». De son côté, M. Guterres a souligné que «la pratique habituelle du recensement réalisé dans le cadre des opérations humanitaires n'a rien à voir avec les considérations politiques», mais qu'il s'agit plutôt d'un «instrument pour l'aide humanitaire». Il a, par ailleurs, fait remarquer que «l'Algérie a demandé l'augmentation de l'aide accordée aux camps de Tindouf, mais le HCR a répondu que cette augmentation reste liée à un recensement des populations de ces camps». Toutefois, a-t-il déploré, «l'Algérie n'a pas accepté la réalisation de ce recensement», précisant que le «HCR n'a pas aussi changé ses estimations sur le nombre de personnes vivant dans les camps de Tindouf» (90.000). Le responsable onusien a indiqué que sa «proposition d'effectuer des échanges de visites par voie terrestre a été acceptée par toutes les parties comme la meilleur solution», soulignant que «8.000 personnes ont bénéficié du programme d'échange de visites et 42.000 sont inscrites pour bénéficier du processus». M. Guterres a, d'autre part, exprimé sa satisfaction du «saut qualitatif» qu'ont connues les relations entre le HCR et le Maroc, formant le vu que le Maroc «pourra, dans le cadre de cette coopération, mettre en place un cadre juridique d'asile» et «créer un organe lui permettant d'octroyer le statut de réfugié sur son territoire». Il a également salué la «maturité» de la société civile marocaine dans le cadre de cette coopération. Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, qui effectue actuellement une visite au Maroc dans le cadre d'une tournée dans la région, s'était entretenu auparavant avec le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, le ministre de l'Intérieur, M. Chakib Benmoussa, le ministre de la Justice, M. Abdelouahed Radi, le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), M. Ahmed Herzenni, et le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid. M. Guterres a assisté, samedi à Smara, à l'opération d'échange de visites familiales, pilotée par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), entre les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie, et les provinces du sud du Royaume.