Alors que Nelson Mandela, symbole de la lutte contre l'apartheid et icône mondiale de la réconciliation, a toujours été un ami proche du Maroc, l'aîné de ses petits-fils, Zwelivelile «Mandla» Mandela, est engagé dans une hostilité opiniâtre contre le Royaume. En témoigne son discours à l'occasion de l'ouverture du CHAN 2022, qui a débuté vendredi en Algérie, dans lequel il appelle au «combat» pour la «libération du Sahara». Qui est Mandla Mandela et pourquoi cet acharnement contre le Maroc ? Accueilli en grande pompe par le Président Algérien Abdelmadjid Tebboune, à l'occasion de l'inauguration du stade Baraki, baptisé du nom de Nelson Mandela et dans lequel s'est tenu le premier match du championnat d'Afrique des joueurs locaux (CHAN-2022), Mandla Mandela suscite, une fois de plus, la polémique après ses attaques contre l'intégrité territoriale du Royaume. Lors de la cérémonie d'ouverture de la compétition, l'aîné des petits-fils de Nelson Mandela a parachuté l'affaire du Sahara Marocain, en qualifiant ce dernier de «la dernière colonie d'Afrique». Des propos qui ont suscité l'indignation des internautes marocains qui dénoncent ce «manque de respect» envers le Royaume et tout son peuple, tout en s'interrogeant sur les motivations derrière cet acte hostile.
Contrairement à ses pairs, Mandla a toujours été, non seulement un personnage polémique, mais également un grand fanatique des spotlights qui cherche à troquer le nom de son grand-père pour se construire une carrière politique et commerciale, d'où d'ailleurs son discours sur le Sahara marocain, dont il ne maitrise visiblement pas l'histoire, comme en témoigne son interview très lacunaire et approximative avec Algerie patriotique. Ceci dit, il s'est fait connaître pour la première fois en 2007 lorsqu'il a été nommé chef du Conseil traditionnel de Mvezo, avec l'approbation de l'icône anti-apartheid. Un titre qu'il parvient à préserver ardûment suite à sa mauvaise réputation, surtout après une affaire sur l'emplacement des tombes de la famille Mandela en 2011, qui avait choqué l'opinion publique.
Briseur de la famille !
Le petit-fils du père de la nation sud-africaine avait transféré les corps de son père, son oncle et sa tante du cimetière de Qunu (sud), le village d'enfance de Nelson Mandela, vers le cimetière de Mvezo, son village natal situé à une trentaine de kilomètres. Suite à cette action «non-justifiée», quinze membres de la famille ont saisi en urgence le tribunal de Mthatha, principale ville de la région, pour le forcer à rapatrier les corps à Qunu, où l'icône mondiale souhaite être enterré.
Après le verdict positif du tribunal, Mandla, frustré, n'a pas hésité à laver en public son linge sale en se lâchant, lors d'une conférence de presse surréaliste à Mvezo, critiquant vertement ses parents devenus adversaires.
Jugé pour être rancunier, avide et voleur de cadavres, Mandla qui fait figure de parfait anti-héros a même été accusé par la famille Mandela d'être un opportuniste cherchant à s'enrichir grâce au culte de Nelson Mandela, en construisant à Mvezo un complexe touristique comprenant un hôtel, un centre de conférences et un musée. Des membres de son village l'avaient accusé de les avoir expropriés pour ces derniers et il a fallu l'intervention de la justice pour que Mandla libère les journalistes enquêtant sur l'affaire, qu'il avait pris en otages.
Par ailleurs, la presse soutenait, malgré ses démentis, qu'il avait vendu les droits de retransmission des funérailles de son célèbre grand-père. A cela s'ajoute une affaire d'agression, en 2013, contre un automobiliste qui l'avait accusé d'avoir pointé une arme sur lui. Le juge a estimé Mandla coupable d'agression avec intention de provoquer une blessure physique et l'a acquitté de l'accusation d'avoir pointé une arme à feu.
Macho !
Son image de notable macho et dominateur, dont les démêlés conjugaux qui faisaient régulièrement la joie des journaux sud-africains, mettent, également, en doute son intégrité. Il a été marié trois fois et divorcé trois fois en sept ans, sur fond d'accusations de bigamie, de non-paiement de pension alimentaire, de rumeurs d'infertilité et d'infidélité...Lors de son troisième mariage, il avait pris une princesse swazie comme troisième femme selon le droit coutumier, ignorant une décision de justice lui interdisant de prendre d'autres épouses tant qu'il serait toujours marié civilement à sa première femme.
Aîné des dix-sept petits enfants de Nelson Mandela, Mandla est généralement considéré comme le chef de la famille, néanmoins, des voix s'élèvent pour dire que ce titre symbolique est largement usurpé, car il est né hors mariage, sans oublier son image qui demeure bien loin de celle d'icône de son illustre grand-père.
Ainsi le petit-fils du héros de l'apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud, qui se présente comme un défenseur des droits de l'Homme est plutôt abonné aux scandales qu'à la rubrique bienfaisance. Le Maroc, dont l'équipe nationale a été empêchée de participer au CHAN 2022 en raison de différends politiques avec l'Algérie, n'a pas réagi aux allégations de Mandla, qui a abordé un sujet politique dans une compétition sportive, violant ainsi les règlements de la FIFA et de la CAF.