Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Abdellatif Miraoui, a déclaré que le pourcentage de déperdition parmi les étudiants dans les universités atteint 50%. Autre note déprimante, le système d'enseignement supérieur marocain est le pire des pays méditerranéens. Détails . Dans une présentation faite lundi, devant le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Miraoui a expliqué qu' « il y a des étudiants qui passent 4 ou 5 ans en licence, contre seulement 25% qui obtiennent une licence en trois ans ». Il a souligné que le taux de chômage est élevé parmi les diplômés universitaires, et cela est dû aux nombreuses lacunes, dont la première est la faiblesse des compétences linguistiques et personnelles.
Notons que le système universitaire marocain en termes d'encadrement est l'un des pires du bassin méditerranéen, avec environ 120 étudiants pour chaque professeur d'université, ce qui est bien en deçà des normes requises.
Le ministre a aussi affirmé que la recherche scientifique souffre d'un manque de moyens et de coordination, en plus du manque d'enracinement de l'université dans la société. Dans ce contexte, il a fait état de certains comportements qui enfreignent la morale et dont les médias se sont fait l'écho, parmi lesquels la propension de nombreux jeunes à remettre en question leurs points obtenus. Miraoui a déclaré que « le défi auquel est confronté l'enseignement supérieur consiste en la difficulté de faire face au défi de la numérisation, ce qui est dû à des raisons historiques, compte tenu de notre système francophone ». Il a noté que son département s'oriente vers l'adoption d'un système pédagogique global et intégré basé sur l'autonomisation, adossée à une vision claire sur les qualifications des diplômés et leur employabilité. Il est à rappeler que le ministre a rencontré les présidents des universités afin de présenter la partie liée aux filières et aux personnels dont dispose chaque université, en soulignant la nécessité de diversifier l'offre et de promouvoir la compétitivité entre les universités nationales, en adaptant aussi les formations aux exigences du marché du travail, et aux besoins des filières territoriales en capital humain. A cet égard, Miraoui a souligné l'importance de développer l'offre de formation, de la diversifier et de l'aligner sur les priorités de développement, comme le prévoit le plan national visant à accélérer la transformation du système d'enseignement supérieur. Rappelons que le ministre a souligné les avantages qu'en tireront les étudiants qui « peuvent faire leurs formations, décrocher des modules, partir travailler et revenir à l'université en gardant leurs modules, ce qui leur permettra ainsi de poursuivre leurs formations et accompagner les changements dans les différents métiers».