La liste macabre des victimes de la migration clandestine ne cesse de s'allonger. A la recherche de nouveaux horizons et portés par l'espoir, le plus souvent trompeur, de pouvoir se construire une vie meilleure, des centaines de Marocains, qui ont tenté des traversées périlleuses de la mer vers l'Europe, y ont enterré leur destin de manière dramatique. Le dernier rapport de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), sur les décès dus à la migration, met en lumière une réalité tragique qui impacte de manière directe le Maroc, car il est classé parmi les 10 pays du monde dont les migrants sont morts sur le chemin vers « le paradis européen », et il est cité au sixième rang parmi les pays dont les citoyens ont perdu la vie dans leur tentative de traversée de la mer. Ainsi, depuis 2014, un total de 702 Marocains, qui ont pu être identifiés, ont trouvé la mort sur la route migratoire, a indiqué le rapport de l'OIM, soulignant qu'environ 60% de morts dans le monde ne sont pas identifiés. Le rapport parle, en effet, de 51.194 personnes mortes dans le monde, depuis 2014, dans leur aventure migratoire, en soulignant que plus de 30.000 morts sont de nationalité inconnue, non spécifiée ou présumée. Dans ce décompte, 9000 parmi les migrants qui ont perdu la vie sont issus de l'Afrique, 6500 de l'Asie et plus de 3000 de l'Amérique, note le rapport de l'Organisation. Plus de la moitié des décès individuels, qui ont pu être documentés, sont survenus sur les passages vers l'Europe, fait savoir l'OIM, soulignant qu'au moins 25.104 personnes ont perdu la vie en Méditerranée, durant la même période. Les routes européennes ont également enregistré le plus grand nombre de disparus présumés morts, avec au moins 16.032 personnes dont le corps n'a jamais été retrouvé. D'après la même source, l'Afghanistan arrive en tête de liste, avec 1.795 citoyens décédés, suivi du Myanmar avec 1.467 décès (en l'occurrence la minorité Rohingyas persécutée) sur la route migratoire, de la Syrie avec 1.118, de l'Ethiopie (867), du Mexique (755), du Maroc puis l'Algérie avec 653 décès, le Venezuela (494), le Guatemala (463) et Haïti (451). En dépit des efforts consentis à travers le monde pour faire face à ce phénomène, la migration coûte toujours de plus en plus cher en vies humaines. C'est en tout cas ce qu'a relevé l'Organisation Internationale des Migrations, selon laquelle « Les pertes humaines enregistrées chaque jour dans les routes migratoires sont en hausse constante. Par contre, peu de mesures ont été prises par les gouvernements, que ce soit dans les pays d'origine, de transit, ou de destination, pour faire face à la crise mondiale actuelle des migrants disparus». Pour ne pas se résiner au décompte des milliers de morts documentés chaque année, l'Organisation Internationale des Migrations recommande vivement de redoubler d'efforts pour faire face aux tragédies qui continuent à endeuiller les routes migratoires, mais surtout pour les prévenir.