Les Palestiniens de Cisjordanie occupée connaîtront probablement leur année la plus meurtrière depuis que les Nations Unies ont commencé à recenser les attaques. Le coordinateur du processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a déclaré lors du débat ouvert trimestriel du Conseil que l'intensification des opérations militaires israéliennes était un facteur majeur de l'escalade, bien que les attaques des colons aient également augmenté. Les derniers chiffres de l'ONU montrent qu'au moins 101 Palestiniens de Cisjordanie et d'Al Qods ont été tués par les forces de sécurité israéliennes cette année, ce qui constitue la moyenne mensuelle la plus élevée depuis le début du recensement par l'ONU des décès de Palestiniens en 2005. «Jusqu'à présent, 2022 est en passe de devenir l'année la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie depuis que les Nations Unies ont commencé à recenser systématiquement les décès de Palestiniens en 2005», a avisé Wennesland. «Le désespoir, la colère et les tensions croissantes ont à nouveau éclaté en un cycle mortel de violence de plus en plus difficile à contenir», a-t-il prévenu. Le coordinateur a souligné des développements positifs, tels que la déclaration d'Alger d'octobre, dans laquelle 14 factions palestiniennes ont accepté de reconnaître l'OLP comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et d'organiser des élections pour la présidence de l'Autorité palestinienne, le Conseil législatif et le Conseil national. Les membres et non-membres du Conseil ont condamné l'escalade de violence par Israël. L'observateur permanent de l'Etat de Palestine, Riyad Mansour, a signalé que le Conseil avait laissé ses propres résolutions être violées par Israël pendant des décennies.
Condamnation des politiques israéliennes de colonisation
«Votre rôle est de protéger la Palestine, sinon vous abandonneriez de fait la solution à deux Etats», a-t-il averti. «S'il y a quoi que ce soit de plus que vous puissiez faire, et vous savez qu'il y a beaucoup plus à faire, faites-le. Qu'attendez-vous ?» Le représentant de l'Arabie saoudite, Abdelaziz al-Wasil, a appelé la communauté internationale à tout mettre en œuvre dans le but de résoudre le conflit et garantir les droits du peuple palestinien. Al-Wasil a condamné les politiques et les mesures de colonisation israéliennes dans les territoires occupés, notamment l'annexion de terres, la construction et l'expansion de colonies, les déplacements forcés et la destruction de biens. Il a également exhorté Israël à s'engager dans des négociations sérieuses afin de parvenir à une paix fondée sur la solution à deux Etats. Le représentant du Koweït, Faisal al-Enezi, a incité le Conseil à assumer ses responsabilités, telle que définie dans la Charte des Nations Unies, de tenir Israël responsable de ses crimes et de ses actions illégales. Il a en outre salué le retrait de l'Australie de sa reconnaissance de Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, et a appelé les autres pays à faire de même. La représentante du Qatar, Ayla Ahmed Saïfi al-Thani, a déclaré que la décision de l'Australie renforce les efforts internationaux en faveur d'une solution à deux Etats. Al-Thani a déclaré qu'elle espérait que la Coupe du monde de football, qui débutera au Qatar à la fin du mois, inspirerait les gens et aurait un impact positif sur le processus de paix.
Pour un statut de membre à part entière pour la Palestine
La représentante de la Jordanie, Katherine al-Halique, a révélé qu'Israël tentait de modifier le statu quo juridique et historique de la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem. Elle a déclaré que l'Awqaf jordanien était la seule institution autorisée à gérer les affaires du lieu saint, et qu'il continuerait à le faire. La représentante des Emirats arabes unis, Amiereh al-Hefeiti, a souligné que 36% des Palestiniens vivent en dessous du seuil de pauvreté et que la bande de Gaza a l'un des taux de chômage les plus élevés au monde. «Une solution politique est le seul moyen de mettre fin à ce conflit et d'établir un Etat palestinien indépendant et souverain sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale», a-t-elle jugé. Le représentant bahreïni Jamal Fares al-Rowaei a déclaré que la communauté internationale doit répondre aux aspirations du peuple palestinien à un pays pacifique, stable et prospère avec Jérusalem-Est comme capitale. L'observateur de la Ligue des Etats arabes, Maged Abdelfattah Abdelaziz, a déclaré que l'échec du Conseil à traiter la question palestinienne conduirait à une plus grande dépendance envers l'Assemblée générale, le Conseil des droits de l'Homme, la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale pour faire respecter la démocratie, les droits de l'Homme et la loi. Il a soutenu que la Palestine devrait se voir accorder le statut de membre à part entière des Nations Unies et a ajouté qu'il était illogique qu'Israël condamne la Russie pour son occupation du territoire ukrainien tout en poursuivant ses activités de colonisation en violation de la résolution 2334 du Conseil.
L'armée israélienne disperse une manifestation contre le siège de Naplouse
L'armée israélienne a dispersé, mardi, une marche de protestation à l'entrée de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, condamnant la poursuite du siège depuis le 12 octobre. Des témoins oculaires ont déclaré à l'Agence Anadolu, que des dizaines de Palestiniens ont atteint le poste de contrôle militaire de Hawara, au sud de Naplouse. Selon des témoins, les participants ont brandi des drapeaux palestiniens et scandé des slogans contre la politique d'occupation israélienne et le siège continu imposé à la ville. L'armée israélienne a tiré des balles métalliques et des grenades lacrymogènes. Selon la même source, les protestataires ont été ainsi victimes de violence et certains d'entre eux ont été blessés et asphyxiés. De son côté, le Comité de coordination de la faction et les institutions ont appelé à une marche de protestation à l'entrée sud de Naplouse afin de tenter de briser le siège israélien qui perdure depuis 22 jours. Israël a bloqué toutes entrées des points de contrôle militaires, ce qui a considérablement entravé la circulation. Depuis le début de cette année, des zones distinctes de Cisjordanie ont connu une escalade remarquable et une augmentation du rythme des opérations menées par l'armée israélienne.