L'armée israélienne a annoncé avoir tué deux Palestiniens, dont Ibrahim al-Nabulsi, des brigades d'al-Aqsa, lors d'une incursion dans Naplouse, en Cisjordanie occupée. L'armée d'occupation a déclaré sur son compte Twitter : "Au terme d'une opération de chasse à l'homme et d'une opération conjointe de l'armée israélienne et des services de sécurité du Shin Bet, Ibrahim al-Nabulsi a été tué ce matin dans une ville de Naplouse". "Les soldats de l'armée ont ouvert le feu sur la maison et ont utilisé des moyens spéciaux, dont des missiles tirés à l'épaule. Al-Nabulsi ainsi qu'un autre homme qui séjournait dans la maison ont tous deux été tués", a fait savoir l'armée israélienne. Selon la même source "Al-Nabulsi et un autre homme qui séjournait dans la maison ont été tués". Ibrahim al-Nabulsi est soupçonné d'avoir commis "plusieurs fusillades contre des civils et des soldats d'une patrouille à l'intérieur et autour de Naplouse, dont des fusillades contre le complexe de la tombe de Joseph", d'après la même source. "Des heurts violents ont éclaté avec la participation de dizaines de manifestants qui ont jeté des pierres et des engins explosifs contre les forces israéliennes, qui ont riposté en dispersant les manifestations et en tirant des coups de feu, ce qui a engendré plusieurs blessés", a indiqué l'armée d'occupation. Le ministère palestinien de la Santé a, pour sa part, indiqué que deux Palestiniens sont "tombés en martyrs", et que 40 autres ont été blessés, à la suite de l'attaque israélienne. Dans un communiqué, parvenu à la presse, le ministère a indiqué que parmi les blessés, 4 personnes sont dans un état critique. Al-Nabulsi est membre des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, affiliées au Mouvement de libération nationale palestinien, Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas. Le Fatah a cependant démenti officiellement l'existence d'une branche armée qui lui serait affiliée, et a affirmé que les membres des Martyrs d'al-Aqsa ne reçoivent aucune instruction de la direction du mouvement palestinien. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi en urgence pour discuter de la situation dans la bande de Gaza. Plusieurs membres ont fait part de leurs inquiétudes et mis en garde contre une reprise des hostilités, estimant que la trêve entre le Jihad islamique et Israël reste fragile. Aggravation de la situation humanitaire à Gaza S'exprimant par vidéo à l'ouverture des discussions, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland a mis en garde contre une reprise des hostilités qui auraient des conséquences "dévastatrices". "Le cessez-le-feu est fragile", a-t-il insisté. "Nous sommes très préoccupés par les événements qui pourraient conduire à la reprise d'une confrontation militaire à part entière et à l'aggravation d'une situation humanitaire déjà terrible à Gaza", a appuyé l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia. L'ambassadeur israélien à l'ONU, Gilad Erdan, a rejeté l'"entière" responsabilité sur le Jihad islamique qu'il a accusé d'utiliser les habitants de Gaza comme "bouclier humain". "Ce Conseil devrait être capable de s'unir et de désavouer sans réserve le terrorisme du Jihad islamique palestinien, et ses actions dangereuses qui mettent des vies de civils en danger de deux côtés", a soutenu l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, soutenant "le droit d'Israël à défendre sa population". "Êtes-vous prêts à dire 'trop c'est trop' ?", a de son côté lancé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour, dénonçant une "agression injustifiée" de la part d'Israël. Mais, au terme de cette réunion, les membres du Conseil de sécurité ne sont parvenus à aucune déclaration commune. "Ils ont condamné l'escalade de violences", rapporte Fanny Chauvin, la correspondante de France 24 à New York. Une évaluation des incidents en cours La trêve est entrée en vigueur à 23 h 30 locales dimanche et a été négociée par l'Egypte, mais les deux belligérants ont toutefois indiqué se réserver le droit de répondre en cas de violation par l'autre partie. L'armée israélienne a présenté son opération lancée vendredi comme une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués. Entre le début de cette opération israélienne et dimanche soir, 46 Palestiniens dont 16 enfants sont morts et 360 ont été blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. Les autorités israéliennes ont affirmé que certains Palestiniens tués auraient péri à cause de tirs de roquettes ratés du Jihad islamique vers Israël, tombées dans l'enclave palestinienne. "L'évaluation des incidents par l'ONU est en cours", a noté Tor Wennesland, indiquant qu'"environ 20%" des 1100 roquettes tirées par les groupes armés palestiniens pourraient être tombées dans la bande de Gaza. Quand les médias musèlent les analystes pro-palestiniens
L'interview télévisée du journaliste et directeur du média indépendant OrientXXI, Alain Gresh, a été supprimée du site internet de la chaîne d'information BFMTV, a annoncé l'intéressé sur les réseaux sociaux. Le spécialiste y expliquait que « cette escalade a été déclenché par Israël, sans qu'Israël, au moment de déclencher ses opérations, n'ait subi aucune attaque ». « C'est la quatrième ou cinquième guerre qu'Israël mène contre Gaza avec des centaines de gens tués », avait-il poursuivi. Depuis dimanche soir, l'interview publiée plus tôt dans la journée n'est plus du tout disponible en ligne et la page où elle était hébergée est désormais « indisponible ». Alain Gresh a également précisé qu'il avait été invité à intervenir lundi matin sur la même chaîne, mais que son invitation a été annulée. « BFMTV vient de m'annoncer qu'ils annulaient l'interview de ce lundi matin », a-t-il écrit. Même mésaventure du côté du géopolitologue Pascal Boniface, qui assure que son invitation sur le sujet a également été annulée. « J'ai également été « désinvité » avant hier sur cette chaîne après qu'on ait insisté pour que je bloque un créneau de 30 minutes. Peut-être une erreur d'un programmateur qui a été vite corrigée car je ne suis pratiquement jamais invité sur cette chaîne », a-t-il fait savoir, lui aussi sur les réseaux sociaux. À noter que les deux hommes font partie des voix qui portent en France, et au niveau international, quand il s'agit de dénoncer, entre autre, la colonisation et la politique agressive menée par Israël. La chaîne BFMTV continue pourtant d'inviter le Franco-israelien, Julien Bahloul, présenté comme un habitant de Tel Aviv alors qu'il n'est autre que le porte-parole réserviste de l'armée israélienne.