Ce vendredi, SM le Roi Mohammed VI a inauguré la session parlementaire d'octobre, donnant ainsi le coup d'envoi de la deuxième année législative de la deuxième législature. Le Souverain a centré son discours sur l'eau et l'investissement, deux priorités majeures de l'action gouvernementale. Détails. Devant les élus des deux Chambres, le Souverain a prononcé un discours en présentiel, contrairement aux deux années précédentes. Un discours très attendu vu qu'il constitue, comme le veut la tradition, une feuille de route pour le gouvernement concernant les grandes orientations de la politique générale de l'Etat, au moment où l'Exécutif s'apprête à finaliser le nouveau projet de Loi des Finances dans une conjoncture difficile. Le Souverain a consacré son discours aux deux grands thèmes qui posent des défis au gouvernement, à savoir les problématiques de l'eau et de l'investissement. Concernant l'eau, dont les réserves du Royaume sont à un niveau critique, SM le Roi a indiqué que le Maroc souffre d'un stress hydrique « structurel ». Le niveau de remplissage des barrages, rappelons-le, a atteint le niveau critique de 25%. Pour faire face à ce défi, le Maroc poursuivra la politique des barrages, a indiqué le Souverain, faisant savoir sur ce point que « plus de 50 nouveaux ouvrages de grande ou moyenne taille ont été érigés et que 20 autres sont en cours ». « Indépendamment de la pluviométrie qui marquera les années à venir, Nous nous attachons à accélérer la réalisation de ce Programme dont les projets sont répartis à l'échelle de tout le Royaume », a poursuivi le Souverain, qui a cité plusieurs mesures prises pour pallier aux effets de la sécheresse, à savoir « l'achèvement de la construction des barrages programmés, la mise en place d'interconnexions hydrauliques et la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer ». En plus de cela, la stratégie du Royaume est centrée également sur « l'économie de l'eau, notamment en matière d'irrigation ». Par ailleurs, le Souverain a appelé le gouvernement a activé le Programme National pour l'Approvisionnement en Eau Potable et l'Irrigation (PNAEPI) dans les plus brefs délais. Ce programme couvre une période de sept ans (2020-2027). Le Souverain a mis l'accent sur les principales orientations à prendre en compte, en appelant à « lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et aux technologies nouvelles dans le domaine de l'économie de l'eau et de la réutilisation des eaux usées ». Deuxièmement, le Souverain a estimé qu'il est « impératif d'accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques ». Le Souverain a ajouté qu'il est indispensable de prendre en compte le coût réel de l'eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût. En outre, le discours royal a affirmé qu'il faut garder à l'esprit que la question de l'eau n'est pas l'affaire exclusive d'une politique sectorielle isolée, mais qu'elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs. « Il en résulte que les stratégies sectorielles doivent être constamment mises à jour en fonction de la pression exercée sur les ressources en eau ainsi que sur leur évolution future », a précisé le Souverain. Actuellement, le stress hydrique a pris une ampleur telle que ce problème requiert des solutions durables. SM le Roi a clairement appelé à la responsabilité dans la gestion des ressources hydriques. « L'état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens. Il exige de nous, un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu'elle révèle », a indiqué le Souverain. Bien que la construction d'infrastructures hydrauliques soit indispensable, elle demeure insuffisante pour régler le problème. Raison pour laquelle SM le Roi a appelé à la rationalisation de l'usage de l'eau, tout en précisant que ce problème ne doit pas faire l'objet de surenchères politiques. « Le Maroc se trouve désormais en une situation de stress hydrique structurel et la seule construction d'équipements hydrauliques, si indispensable et importante soit-elle, ne suffit pas à régler tous les problèmes », a souligné le Souverain qui a appelé à « une rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d'exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale ». Le discours royal a été clair en ce qui concerne le traitement de la question de l'eau sur le plan politique. SM le Roi a mis en garde contre toute tentative de faire de la problématique de l'eau un « prétexte à la surenchère politique, ou un « argument pour alimenter des tensions sociales ». La seconde partie du discours royal a été focalisée sur la promotion de l'investissement à laquelle le Souverain attache un intérêt particulier, sachant que le gouvernement a élaboré la nouvelle charte de l'investissement qui vise à donner plus d'incitation au secteur privé pour investir dans des domaines à fort besoin et améliorer l'attractivité des régions. Dans Son discours, le Souverain a fait part de Son « souhait que la nouvelle Charte nationale de l'investissement donne une impulsion tangible à l'attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu'étrangers ». Le Souverain est revenu également sur le rôle important des Centres de renseignements qui sont appelé, comme indiqué dans le discours royal, à « superviser l'intégralité du processus d'investissement et à en accroître l'efficience », et à « assurer de meilleurs services d'accompagnement et d'encadrement au profit des porteurs de projets, jusqu'à leur concrétisation finale ». Pour accomplir le rôle qui leur est assigné, les Centres Régionaux d'Investissement (CRI) doivent bénéficier de l'appui de l'ensemble des parties prenantes, tant au niveau central que territorial, a rappelé le Souverain, insistant sur la nécessité de la mise en œuvre effective de la Charte de déconcentration administrative, la simplification et la digitalisation des procédures, la facilitation de l'accès au foncier et aux énergies vertes, et l'appui financier aux porteurs de projets. Le discours royal a souligné aussi l'importance de la liberté de la concurrence et du rôle indispensable du secteur bancaire dans la promotion de l'investissement et le soutien de « la nouvelle génération d'entrepreneurs et d'investisseurs, notamment les jeunes, ainsi que les petites et moyennes entreprises ». « Pour atteindre les objectifs souhaités, Nous avons exhorté le gouvernement, en partenariat avec les secteurs privé et bancaire, à traduire leurs engagements respectifs dans un Pacte National pour l'Investissement», a indiqué le Souverain, rappelant que « ce dispositif vise à mobiliser 550 milliards de dirhams d'investissements et à créer 500.000 emplois, au cours de la période 2022-2026 ».