Dans le cadre de la mise en oeuvre du nouveau statut pour les enseignants-chercheurs, le Syndicat de l'enseignement supérieur a tenu une réunion avec le département de tutelle en présence du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, vient de tenir, lundi au siège du gouvernement, une réunion avec le Syndicat national de l'enseignement supérieur en présence du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui. Celle-ci avait fait l'objet d'un report, la semaine dernière. La réunion, tenue également en présence du ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a été l'occasion, selon le Chef du gouvernement, de discuter de la vision déclinée par le Syndicat concernant la réforme de l'enseignement supérieur, particulièrement le nouveau statut du corps des enseignants-chercheurs. Approché par «L'Opinion», Mohamed Jamal Eddine Sebbani, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement supérieur, a indiqué que la réunion a été l'occasion pour mettre le point sur la situation de l'enseignement supérieur au Maroc, laquelle nécessite, selon lui, une réforme urgente, ainsi que des avancées pour répondre aux attentes du corps des enseignants-chercheurs. Il a été convenu, pour la mise en oeuvre du nouveau statut des enseignants-chercheurs, de former une commission technique comprenant le ministre de tutelle et le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget Fouzi Lekjaa, indique-t-il. Celle-ci tiendra, selon Sebbani, une réunion décisive au cours de cette semaine pour finaliser le projet de nouveau statut des enseignants-chercheurs, pilier de la réforme promise par Miraoui, tout en prenant en considération les doléances du syndicat le plus représentatif des personnels concernés. D'après une publication sur Facebook du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, ce processus « vise à améliorer la qualité et l'efficacité du système d'enseignement supérieur ». Il est à rappeler que Miraoui a indiqué récemment que l'amendement du statut du corps des enseignants-chercheurs et l'amélioration de leurs conditions matérielles figurent parmi les priorités du ministère, à travers la mise en place d'un cadre juridique et procédural motivant, fondé sur la culture de la performance et du rendement. Il convient de noter que, selon la tutelle, le nouveau statut des enseignants-chercheurs devra reposer sur plusieurs fondements visant à asseoir un plan de promotion et d'avancement professionnels sur la base des critères de la «qualité et de l'excellence scientifique», et à rendre le métier d'enseignant plus attrayant afin d'attirer les meilleures compétences, y compris parmi les Marocains du monde. Pour leur part, les syndicats revendiquent une réforme globale du corps des enseignants-chercheurs qui, selon eux, devra permettre l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur. La question de l'accessibilité et de la non prise en compte de l'expérience préalable à l'entrée en fonction, sont des questions sur lesquelles insiste le Syndicat. S'ajoute à cela l'âge limite d'accès à la profession fixé à 45 ans qui permet de recruter les jeunes profils mais rend difficile, voire impossible, selon le Syndicat national de l'enseignement, de tirer profit des profils expérimentés désirant travailler avec l'Etat en tant qu'enseignants-chercheurs. Sur la question des ressources humaines, les syndicats demandent une hausse des postes budgétaires dévolus au secteur, pour pallier le risque de pénurie d'enseignants-chercheurs. De plus, les enseignants revendiquent une revalorisation salariale. Car, aujourd'hui, un enseignant en début de parcours perçoit un salaire de 13.000 DH, qui peut augmenter jusqu'à 26.000 DH avec l'ancienneté et l'évolution dans le grade. Selon des sources syndicales, le ministre de l'Enseignement supérieur avait déjà proposé une augmentation des salaires des enseignants- chercheurs allant de 1700 dirhams à 4000 dirhams par mois, mais le ministère de l'Economie et des Finances s'est montré très réservé face à cette proposition, d'où le recours à l'arbitrage du Chef de l'Exécutif.