Khaled Zerouali, Wali et directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, a confirmé que l'aide financière fournie par l'Union européenne pour lutter contre la migration irrégulière est inférieure à ce que souhaite le Maroc Le directeur de la migration et du contrôle des frontières a déclaré dans une interview à l'agence de presse espagnole "EFE" que l'aide d'un montant de 500 millions d'euros sur sept ans ne couvre pas les dépenses du Maroc, qui sont estimées à 427 millions d'euros par an. Bien que l'aide européenne soit inférieure à ce que souhaite Rabat, le responsable a souligné que le Maroc ne fait pas de l'aide financière une condition pour poursuivre ses efforts dans le domaine de la migration. Il a estimé que «l'Europe est un partenaire stratégique, et nous ne convertissons pas la question de la migration en argent, nous sommes un pays responsable, et qu'il y ait une aide ou non, le Maroc continuera à faire de son mieux pour gérer au mieux le dossier de l'immigration. » Le directeur de la migration a rejeté l'accusation selon laquelle le Maroc utiliserait l'immigration comme arme politique, en ajoutant que "le Maroc est un pays responsable, et a toujours montré sa volonté de collaborer et partager son expérience avec les pays voisins, ainsi il n'a aucune raison d'exploiter l'immigration pour arriver à ses fins, ce qui rend ce genre accusations sans fondement.» Il a souligné la diminution de la pression migratoire sur les côtes du sud de l'Espagne, et la diminution du nombre de migrants arrivés en Espagne cette année, notant que cela ne signifie pas que la pression a diminué au Maroc. Car jusqu'en juillet, les forces Marocaines ont interrompues 40 600 tentatives de migration vers l'Europe, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2021. Ils ont également intercepté près de 7 000 migrants tentant de traverser par la mer et démantelé 124 réseaux de passeurs de migrants. Zerouali s'est également arrêté sur les événements de Melilla en juin dernier qui ont fait au moins 23 morts, et a souligné que les forces Marocaines ont agi selon la doctrine du maintien de l'ordre, malgré le fait qu'elles aient rencontré des migrants bien entrainés pour le combat. Il a ajouté que l'incident de Melilla est considéré comme un "nouveau phénomène" de par son ampleur et du "niveau de violence" des migrants qui sont entrés sur le territoire Marocain après avoir traversé la Libye et l'Algérie, et a déclaré : "Ce qui s'est passé à Melilla montre que les flux migratoires de l'Algérie vers le Maroc sont bien réels, s'il n'y a pas de coopération sincère. Sans bonne volonté entre voisins, on ne sera pas en mesure de contrer ces flux". Zerouali a souligné également que le Maroc n'autorisera pas la présence de migrants dans les forêts " car qu'ils sont exposés à toutes sortes de dangers" liés aux réseaux de contrebande, et a ajouté : "Nous avons de nombreux irréguliers dans le pays qui vivent dans différents quartiers et travaillent. Et tant qu'ils respectent la loi, nous ne sommes pas inquiets, mais nous ne permettrons pas à quelqu'un de récupérer des migrants dans la forêt. » Concernant le rapatriement des mineurs Marocains non accompagnés en Europe, Zerouali a indiqué que le Maroc "dispose de services de protection de l'enfance et de centres d'accueil" et peut garantir la réintégration de ces enfants dans leurs familles. Il a ajouté : "Nous avons traité cette question avec beaucoup de courage et de transparence, et avons envoyé des équipes en France, en Espagne et dans d'autres pays pour essayer de retrouver les mineurs... Je peux vous assurer que le Maroc réitère sa volonté d'accueillir ses enfants, mais le problème est dans les pays européens, où les lois et règlements compliquent un peu ces expulsions.".