Parler de la violence dans les stades de football dérange énormément au point de s'en écarter et ne plus en parler. Agir en amont paie Elle existe, la violence, oui mais mieux vaut éviter d'ébruiter la chose. Heureusement que la police s'acquitte de sa mission de sécurité et d'intérêt général. Le coup des «81» de Rabat a permis d'empêcher de nuire, des délinquants, armés de couteaux d'épées et d'autres armes blanches. Ils disposaient, également, de (2) véhicules et étaient déterminés, selon un communiqué de la DGSN à sévir lors du match ayant opposé le FUS au WAC (1-1). La police est intervenue en amont, pour leur couper l'herbe sous les pieds et ne leur a laissé aucune chance pour s'en prendre aux supporters et au public, du match FUS-WAC. Il s'agissait d'une rencontre au sommet, entre le détenteur du titre de champion de la Botola et de la Champions League d'Afrique. Opportunité idéale pour créer la zizanie parmi le public, violenter la foule et faire passer les agressions pour des faits de hooliganisme. Facile de créer la confusion, sauf que cette fois-ci, le service d'ordre était à l'affût. Attaquer pour vaincre Mais si nous nous félicitons du succès de l'opération, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la violence, est devenu une réalité dont il faut tenir compte, en attaquant le mal à la racine. Surtout que dans d'autres pays, on assiste à un déferlement de foules anonymes, de plus en plus nombreuses, qui prennent de siège le Stade de France. Par exemple! Cela a eu lieu en finale de la Champions League, lors de Liverpool- Real Madrid achevé au profit des coéquipiers de Karim Benzema, candidat sérieux au Ballon d'or. Mais derrière le foot avec des bavures policières flagrantes, où des spectateurs honnêtes ont été refoulés manu militari du stade et certains bastonnés. Pour délit de faciès! On saura, plus tard, que le ministère de l'Intérieur français est l'objet d'une plainte des spectateurs du club lésé et de la Fédération anglaise. Chez nous, la situation est différente, certes, mais on ne doit pas en minimiser les risques et la gravité. Car la violence, de manière générale et celle des stades en particulier, a fait l'objet d'enquêtes, de reportages des médias et, aussi, de rapports d'agences spécialisées et des universités. Y compris au Maroc, où il existe une bibliographie, même restreinte, qui traite de ces questions. Des efforts sont faits, afin de juguler la violence dans les stades, mais on n'y arrive pas, au moins pour en limiter la propagation. Surtout maintenant que notre pays devient une destination footballistique, et décroche la confiance des institutions sportives continentale, par le biais de la CAF, ou internationale, à travers la FIFA. Sans oublier la diplomatie sportive, mise au service de la jeunesse africaine. Il est vrai qu'on ne doit pas dramatiser la situation outre mesure, sachant que d'autres pays, plus développés, subissent des dysfonctionnements causés par la violence et n'en ont cure a priori. Les spécificités marocaines C'est leur problème, mais le Maroc est, lui, lancé sur la voie du développement par le sport, en attendant la mise sur pied des entreprises sportives, appelées, à long terme, à générer une véritable économie du football. On a, depuis la thèse de Mohamed Kaâch (A qui nous souhaitons un prompt rétablissement!), retenu le sport comme secteur socio-économique à part entière, dans le cadre de la recherche de nouveaux modèles de développement. Mais jusqu'à présent, on a eu beau attiré l'attention des décideurs, sur la problématique de la violence, sans résultat. Le sport est quasi-absent de l'édition et du livre, par exemple, au moment où la mémoire et l'Histoire imposent qu'on se préoccupe de la valorisation du capital immatériel au Maroc. On n'a qu'à se baisser pour s'en saisir, comme nous y incitait le sociologue Paul Pascon.