Assises nationales du sport, Groupement de football d'élite, évolution de l'Ittihad Zemmouri de Khémisset, violences dans les stades et autres questions sont au centre de cet entretien avec le président de l'IZK, Mohamed El Guertili. ALM : Dans sa lettre aux deuxièmes Assises nationales, SM le Roi a établi un diagnostic accablant de la politique sportive nationale. Quelle lecture en faites-vous ? Mohamed El Guertili : La lettre royale a mis l'accent sur l'échec du sport national. Le Souverain nous a présenté aussi les solutions pour surmonter cette crise dont notamment l'obligation de respecter la loi et de démocratiser les institutions sportives nationales. La démocratisation inclut le contrôle et le suivi. C'est le seul moyen pour développer et aussi protéger la pratique sportive. La question primordiale qui se pose en ce moment concerne l'application des recommandations des assises. Pour éviter qu'elles soient formelles, on doit travailler conformément à une charte nationale pour sortir de l'improvisation et de l'anarchie. L'assemblée générale du Groupement national de football d'élite ne s'est pas encore tenue. Qu'est-ce qui empêche la tenue de cette assemblée ? C'est justement un non-respect des lois. Le problème ne se pose pas seulement au niveau de la tenue des assemblées mais aussi au niveau de la formation des bureaux dirigeants. L'assemblée générale ordinaire du GNFE1 devait se tenir directement après celle des clubs. Aujourd'hui, tous les clubs nationaux ont sans exception ont tenu leur assemblée avant le 31 juillet. Maintenant, l'assemblée devra se tenir prochainement. Je pense que l'assemblée devrait se tenir en novembre. Surtout après le discours qui a été donné par la ministre de la jeunesse et des Sports, Nawal El Moutawakil lors de l'ouverture des Assises nationales à Skhirat. L'essentiel n'est pas de tenir cette assemblée, mais que va-t-il se passer lors des assemblées. La ministre de la Jeunesse et des Sports a déjà adressé une lettre appelant à la tenue de l'assemblée. Les médias aussi s'intéressent plus aux formes sans traiter le fond. L'évolution de l'IZK cette année est-elle à la hauteur de vos attentes ? D'abord, concernant notre première participation à la Ligue des champions. Le tirage au sort aura lieu en janvier. Quant au rendement de l'équipe au championnat, je ne suis ni optimiste ni pessimiste. L'image de la scène footballistique n'est pas claire au Maroc. Lors de la dernière saison, on aurait pu être champions du Maroc, mais l'arbitrage nous a déçus. Les violences font rage dans nos stades. Cela ouvre-t-il la porte à l'émergence du phénomène du hooliganisme chez nous ? On ne doit pas exagérer. Les actes de violence qui ont envahi les stades ne sont pas aussi organisés que le phénomène du hooliganisme. Le hooliganisme a des objectifs autres que les objectifs sportifs. Au Maroc, le hooliganisme apparaît mais disparaît ensuite. Je tiens à préciser que les stades nationaux ne remplissent pas les conditions nécessaires pour accueillir les spectateurs. C'est aussi l'une des raisons qui provoquent la violence au sein des stades. L'intervention de quelques dirigeants des clubs en cours des matches est aussi un élément qui attise le feu.