Après avoir quitté le territoire français, Hassan Iquioussen risque la rétention administrative en cas de son extradition, en attente de la décision des autorités marocaines au sujet du laissez-passer consulaire. L'avocate de l'imam marocain, Lucie Simon, s'attache au fait que son client ait respecté la décision d'expulsion, en quittant la France. Ce qui ne fait pas de lui un "délinquant". Détails. Le sort de l'imam marocain continue de susciter l'attention publique aussi bien en France qu'au Maroc. Après son évasion de son domicile, les spéculations fusent de toutes parts sur son lieu de refuge. Son avocate, Maître Lucie Simon, n'a pas donné d'indication exacte, en se contentant de préciser qu'il se trouve désormais hors du territoire français. C'est en tout cas ce qu'elle a fait savoir lors de son passage au plateau de BFMTV. L'avocate a précisé que son client a quitté la France, en obtempérant à la décision de son expulsion. Ce dernier s'en est avisé du moment qu'il a pris connaissance de la décision du Conseil d'Etat qui a invalidé la suspension de son expulsion par le tribunal administratif de Paris. Bien qu'il fasse l'objet d'une procédure d'expulsion, le prédicateur marocain, n'est pas un délinquant puisqu'il n'a pas été condamné par un tribunal et n'a pas à purger une peine quelconque. Toutefois, le fait qu'il ait échappé aux mains de la police et qu'il se soit soustrait à une procédure de rétention administrative soulève quelques questions sur son statut. S'agit-il d'un hors la loi ? Là, le dossier est tellement complexe qu'il faut une nuance juridique. Interrogée sur ce point, l'avocate a précisé que son client a respecté la décision d'expulsion en quittant le territoire français, ajoutant qu'il n'y a pas d'infraction de soustraction à une mesure d'éloignement du territoire. Pour autant, l'imam fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, n'a pas manqué de rappeler, dans une interview accordée à BFMTV, qu'il sera interpellé dès son retour en France et placé ensuite dans un centre de rétention administrative. Son extradition vers la France demeure possible, selon le ministre, en vertu de la coopération judiciaire à l'échelon européen. Donc, aux yeux du gouvernement français, Iquioussen est un délinquant, comme l'a dit le ministre avec confiance. "C'est être un délinquant que de fuir une décision de justice", a-t-il rétorqué aux journalistes qui l'interrogent. De son côté, l'avocate d'Iquioussen a fait part de son indignation de ce qu'elle a appelé "une chasse à l'homme" qui, pense-t-elle, est indigne d'un Etat de droit. Dans sa volonté de ramener Hassan Iquioussen, le gouvernement français fait face à des difficultés, d'autant que le Maroc a suspendu le laissez-passer consulaire. Ceci dit, même s'il revient en France, il sera détenu dans un centre de rétention administrative, en attente d'un renvoi vers le Maroc, de plus en plus incertain. Les autorités marocaines ont demandé plus d'informations sur le personnage, selon Gérald Darmanin, qui a annoncé avoir fourni tous les renseignements demandés dans l'espoir d'avoir une réponse favorable. Pour sa part, Lucie Simon a condamné la propension du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à faire de la "politique spectacle". "Ce que cherche Darmanin, ce n'est pas que mon client obtempère à sa décision, mais qu'il le fasse devant les caméras, et là je dis qu'il y a une affaire de dignité", a-t-elle martelé, regrettant la quête effrénée du buzz du ministre français.