La situation est spécialement préoccupante dans plusieurs régions du Royaume. La Direction régionale de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) de Khouribga a annoncé, vendredi, la réduction des débits d'eau potable dans les réseaux de distribution de la province de Berrechid, tous les jours de 22h à 7h, à partir du lundi 1er août 2022. Dans un communiqué, la Direction régionale de l'Office a expliqué qu'en raison de la vague de chaleur que connaît notre pays durant la période estivale, la demande en eau potable enregistre une hausse importante compte tenu de la situation actuelle, qui se caractérise par une forte baisse des ressources en eau due au manque de précipitations et à la succession de périodes de sécheresse au Maroc ces dernières années. Cette situation, ajoute le communiqué, a entraîné une baisse des niveaux des barrages et des nappes phréatiques, ce qui nécessite une mobilisation collective afin de rationaliser l'utilisation de l'eau potable. Afin de préserver les ressources en eau et d'assurer la continuité de l'approvisionnement des habitants de Berrechid, la Direction régionale informe être contrainte de réduire le débit d'eau potable dans les réseaux de distribution, tous les jours de 22h à 7h, à partir du lundi 1er août 2022. La province de Settat est concernée par la même mesure. La Direction régionale de l'Office a expliqué que la décision est prise pour les mêmes raisons susmentionnées. A la station de Sebou, c'est plutôt un incident imprévu qui a été enregistré dans le cadre de l'entretien périodique et nécessaire des installations de pompage, ce qui a nécessité une intervention urgente pour réparer les moteurs et l'arrêt de la production d'eau à partir de la centrale hydraulique, à partir de vendredi dernier à 01h00. La Direction régionale du Centre-Nord de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable a indiqué, dans un communiqué, que cet incident s'est traduit par un déficit de 1600 l/s au niveau de la production d'eau potable dans les villes de Fès et Meknès.
La Direction a assuré que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour réparer les dégâts dans les meilleurs délais, ajoutant que les travaux sont en cours pour le redémarrage progressif et complet de ces installations. La Direction régionale du Centre-Nord de l'ONEE œuvre, en coordination avec les agences de distribution d'eau et d'électricité à Fès et Meknès, pour gérer cette situation exceptionnelle en s'appuyant sur les ressources souterraines et atténuer l'impact sur la distribution dans les deux villes, selon la même source. En outre, certaines communes urbaines et rurales relevant de la province de Sidi Kacem risquent d'être déficitaires cette année. Aussi, les efforts se multiplient dans la province pour faire face à la situation hydraulique. Il est à rappeler qu'en réponse aux raisons derrière ce rationnement, ainsi que la stratégie mise en place pour y remédier, Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau, a indiqué que les ressources hydriques ont diminué de 85% en raison des faibles précipitations. S'agissant de la superficie enneigée, elle est passée de 45.000 km2 à 5.000 km2, et ce, en plus de la réduction du nombre de jours de chute de neige qui a atteint 14 jours cette année contre 41 jours par an généralement. Afin d'assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre des actions nécessaires à une gestion rationnelle des ressources en eau disponibles, pour garantir l'approvisionnement en eau potable dans des conditions satisfaisantes, le ministre de l'Intérieur préconise le lancement de campagnes de sensibilisation à la protection des ressources en eau et à la rationalisation de sa consommation; l'application de restrictions sur les débits d'eau distribués aux usagers; l'interdiction de l'arrosage des espaces verts à partir des eaux conventionnelles (eau potable, eau de surface et eau souterraine); l'interdiction du lavage des sols et places publiques à partir des eaux conventionnelles; l'interdiction des prélèvements illicites d'eau au niveau des forages, des puits, des sources et cours d'eau et des canaux d'irrigation; l'alimentation en eau potable par camions-citernes de la population rurale touchée par le déficit hydrique; et la multiplication des efforts de réduction des pertes d'eau dans les réseaux de distribution et de production.