Le Maroc négocie avec des fabricants de batteries de véhicules électriques pour créer une usine dans le pays, a dévoilé jeudi le ministre de l'Industrie Ryad Mezzour. "Nous espérons signer un accord pour l'usine avant la fin de cette année", a déclaré le ministre dans une interview à Reuters, sans pour autant nommer les entreprises en question. Il n'a pas dit combien d'investissement ce projet nécessiterait, mais l'a qualifié de "gigafactory", un terme largement utilisé pour les très grandes installations de production. L'usine prévue pour les batteries de véhicules électriques "offrira un énorme élan au secteur automobile local" et bénéficiera de la disponibilité d'énergies renouvelables et de matières premières telles que le cobalt et les phosphates dans le Royaume, a-t-il indiqué. La demande pour de telles batteries augmente à l'extérieur et au sein du Maroc, où Citroën prévoit de doubler sa capacité de production d'ici deux ans, passant de 50 000 voitures électriques supermini, a déclaré Mezzour. Le Maroc abrite des usines de production de Renault et de Stellantis d'une capacité de production combinée de 700 000. "Nous visons 1 million d'ici trois à quatre ans", a-t-il souligné. Les exportations de quelque 250 constructeurs automobiles et fabricants de pièces marocains ont été en tête des exportations industrielles du Maroc au cours des sept dernières années, dépassant les ventes de phosphates. En mai de cette année, les ventes du secteur automobile marocain s'élevaient à 4,13 milliards de dollars, en hausse de 24%. Les premières et deuxièmes voitures les plus vendues en Europe, Dacia Sandero et Peugeot 208, respectivement, sont toutes deux fabriquées au Maroc, a-t-il précisé. Pour accroître sa compétitivité face à la Chine et à l'Inde, le Maroc prévoit d'augmenter le taux de pièces fabriquées localement dans les voitures qu'il exporte à 80%, contre 65% actuellement, a-t-il révélé. "Les industries de l'automobile et de l'aérospatiale sont deux moteurs de l'innovation industrielle dans le pays", a-t-il ajouté.