Les nuisances sonores et les travaux de construction et de rénovation illégaux exacerbent la colère des habitants de plage David. La Commune assure que tout est sous contrôle tout en promettant de lutter contre les infractions. Détails. Plage David, cité balnéaire située à quelques encablures de Bouznika, est connue pour son calme est ses beaux paysages. Pourtant, les travaux de construction qui y foisonnent pendant l'été gâchent le charme de la saison estivale pour les habitants qui endurent le vacarme permanent des chantiers. Ces derniers se plaignent des travaux de construction et de réfection qu'ils jugent « illégaux » et « sans autorisation », qui se poursuivent sans cesse et à longueur de journée. « En traversant la rue, vous trouvez ici et là des chantiers qui travaillent toute la journée même le dimanche », nous explique un habitant sous couvert d'anonymat. Idem pour Abdellah, dont le voisinage a procédé, selon lui, à des travaux sans autorisation. Certains n'ont eu d'autres choix que de quitter le quartier huppé pour ne plus endurer les nuisances sonores qui font que l'ambiance leur soit devenue invivable. C'est le cas de Fatima-Zahra, qui a préféré allers ailleurs passer les vacances, tant elle a enduré les bruits incommodes. En fait, les habitants que nous avons interrogés nous ont fait état de travaux qui se poursuivent même le dimanche alors qu'ils ne sont permis que pendant les jours de travail (du lundi au samedi). Des constructions contestées Si les uns se plaignent du vacarme, d'autres s'indignent de voir des travaux de réfection et d'aménagement auxquels procèdent certains locataires de villas sans autorisation et sans respecter le cahier de charges prévus par la loi. Brahim nous a raconté le problème qu'il a eu avec un voisin qui a procédé à des travaux de construction d'un mur contre les standards prévus par la loi. « Malgré l'intervention des autorités qui ont reçus nos plaintes, ce dernier a poursuivi ses travaux sans que son matériel ne soit saisi », nous précise-t-il, ajoutant que le propriétaire ne se trouve pas sur place ce qui rend encore compliqué toute solution. Ceci dit, les autorités sont habilitées par la loi à intervenir et saisir le matériel voir même procéder à la destruction de la construction en cas d'irrégularités. Force est de rappeler ici que les travaux de rénovation, selon ce qui est prévu par la loi, sont censés être légers et ne doivent pas modifier la façade du bien immobilier. La Commune prête à intervenir En effet, l'octroi des permis de construction et rénovation est du ressort du président du Conseil communal chargé, en vertu de l'article de la loi 12-90 sur l'urbanisme, de délivrer les permis. Nous avons transmis les griefs des habitants au président de la Commune qui a accepté de répondre à nos questions. Selon lui, la Commune délivre des autorisations pour des travaux légers de réfection ou d'aménagements internes légers conformément à la réglementation et procédures usuelles. Notre interlocuteur n'a pas nié le fait qu'il y ait des infractions dans certains cas. « Malheureusement il est fréquent de constater des irrégularités aux règles d'urbanisme qui sont généralement sanctionnées par l'autorité locale responsable du contrôle de l'urbanisme », a-t- il précisé tout en se montrant volontiers pour prendre acte des infractions communiquées par les habitants. Anass MACHLOUKH Ce que dit la loi en cas d'irrégularités
L'article 68 de la loi relative à l'urbanisme stipule : « Lorsque l'infraction consiste en une construction sans autorisation préalable, alors que celle-ci est exigible ou sur une zone réglementairement non susceptible d'accueillir la construction édifiée ou en cours d'édification, ou lorsque la construction n'est pas conforme à l'autorisation délivrée en ce qu'elle viole les hauteurs permises, les volumes ou l'implantation autorisés, la surface constructible, les règles de solidité, de stabilité ou relatives aux matériaux et procédés de construction interdits ou la destination de la construction, le gouverneur peut, sur demande du président du conseil communal ou d'office, et après que la plainte visée à l'article 66 ci-dessus eut été déposée, ordonner la destruction totale ou partielle des constructions irrégulières ».