Le 10 avril courant s'est produit un nouvel incident aux confins du Sahara, un incident qui rappelle en tous points celui des deux camions algériens détruits à quelques kilomètres de Bir Lahlou en novembre dernier. Cette fois, ce sont des camionneurs d'origine mauritanienne qui ont perdu la vie lors d'un incident dont les contours restent flous. Ces deux événements ont ainsi plusieurs points communs. Les premières remontées d'informations placent à chaque fois ces incidents sur le territoire mauritanien, avant de les replacer dans la zone tampon située entre le mur de défense et le territoire algérien, une fois la première version démentie officiellement par Nouakchott. Le gouvernement mauritanien a balayé l'hypothèse de toute frappe ou bombardement sur son territoire et a rejeté la version algérienne évoquant « une agression » visant son territoire. «Si cet incident avait mérité une sortie médiatique, le ministère des Affaires étrangères aurait publié un communiqué officiel », a signifié Mohamed Mae El Eneine Ould Ayeh, porte-parole du gouvernement mauritanien, lors d'un point de presse. Autre point commun entre les «frappes» : leur timing. Ces événements sont survenus coup sur coup à quelques semaines d'une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU consacrée au Sahara. Contrairement à novembre dernier, Alger s'est gardé de toute déclaration martiale, tout en accusant le Royaume d'être derrière ces attaques. Une stratégie qui ne semble pas convaincre grand monde, vu l'absence de preuves d'une implication des FAR dans ces incidents. D'ailleurs, il est important de rappeler que ces faits supposés se sont produits dans une zone où, selon Alger et son proxy le Polisario, se joue depuis près de deux ans une guerre sanglante, ce qui est loin d'être un itinéraire logique pour des convois commerciaux. Parallèlement, la zone se trouvant dans le territoire national, les FAR sont en droit de sanctuariser ce no-man's land pour éviter toute infiltration des éléments séparatistes, comme des différentes bandes terroristes qui pullulent à quelques centaines de kilomètres au Sud, de toute manière qu'ils jugent efficace, dont la mise en place d'une No-Go Zone sur l'ensemble de la zone tampon. Amine ATER