Après avoir rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultations, l'Algérie compte revoir tous les accords avec l'Espagne et suspend tous les rapatriements d'immigrants irréguliers arrivant à cette dernière depuis ses côtes. Depuis l'annonce de Pedro Sanchez concernant le soutien du plan marocain d'autonomie, la relation entre Madrid et Alger va de mal en pis. Après avoir rappelé son ambassadeur en Espagne pour consultations, montrant son refus de la nouvelle position espagnole vis-à-vis du dossier du Sahara, le régime algérien a suspendu «sine die» tous les rapatriements de migrants irréguliers arrivant en Espagne depuis ses côtes, selon des sources officielles algériennes citées par El-Confidencial.
Dans ce sillage, il est à noter que les rapatriements avec l'Algérie se faisaient uniquement par bateau, en théorie deux fois par semaine, selon le média algérien Echorouk, d'Alicante à Oran et, en haute saison, également d'Almería a Ghazaouet. Cette périodicité convenue entre les Ministères de l'Intérieur des deux pays n'a pas toujours été respectée, indique la même source, ajoutant que l'an dernier, 11.335 Algériens, 13.218 Marocains et 15.106 Subsahariens ont débarqué sur les côtes espagnoles. Une manière de jouer la carte du flux migratoire pour faire chanter l'Espagne, qui pour rappel est l'un des principaux clients d'Alger en matière de gaz.
Cela dit, la décision algérienne émane de l'alignement de Pedro Sanchez sur les thèses marocaines sur la question du Sahara Marocain, indique le média espagnol, ajoutant qu'elle s'ajoute à la limitation du ministère algérien des Transports des vols de la compagnie espagnole Iberia.
C'est dire que l'expulsion du caporal Mohamed Benhalima, revendiqué par le régime des généraux, n'a pas suffi pour contenir le feu de l'actuelle crise diplomatique entre les deux pays et Alger qualifie ses mesures de réponse «globale» et «multiforme à plusieurs niveaux» au soutien exprimé par le gouvernement ibérique, comme souligné sur les colonnes du média algérien Echorouk.
Par ailleurs, Chakib Kaid, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, a indiqué dans des déclarations à la presse, lors de sa visite dans la capitale italienne Rome, que l'Espagne n'avait pas préalablement informé son pays de sa décision de soutenir la proposition marocaine d'autonomie. De ce fait, il a annoncé que «l'Algérie va revoir tous les accords avec l'Espagne, dans tous les domaines». Les propos de Kaid vont sans aucun doute susciter la surprise de l'Espagne, dont le ministre des affaires étrangères avait assuré lors du point de presse du 18 mars avoir notifié son homologue algérien du nouveau positionnement espagnol.