Maroc-Russie : Renforcement de la coopération dans le domaine de la pêche au centre des discussions bilatérales    La réforme de l'IR a coûté 8,6 MMDH au gouvernement    La Mauritanie accorde aux conducteurs marocains la possibilité d'un visa de 3 mois à entrées multiples    Officiel : Achraf Hakimi prolonge au PSG jusqu'en 2029    Eliminatoires CDM 26: Un adversaire des Lions de l'Atlas suspendu par la FIFA    Le gouvernement rassure sur la disponibilité du vaccin contre la méningite    Trump : Nous ne sommes pas pressés de mettre en œuvre le plan de contrôle de Gaza... il veut en faire la Riviera du Moyen-Orient    Frontières. L'Ethiopie et le Kenya lancent une opération conjointe    Le Tchad annonce un nouveau gouvernement    Grève nationale : Sekkouri calme les syndicats    Démenti des rumeurs concernant l'accueil des habitants de Gaza par le Maroc : Le consul israélien dément et révèle la fausseté des allégations    SAR le Prince Moulay Rachid préside le dîner de gala offert par S.M. le Roi à l'occasion de la 49è édition du Trophée Hassan II de golf et de la 28è édition de la Coupe Lalla Meryem    Comment le consul israélien a démenti la campagne de désinformation et les rumeurs sur l'accueil du Maroc des habitants de Gaza    Taza: Campagne de sensibilisation à la vaccination contre la rougeole    La Chine appelle à remplacer le plastique par du bambou    SIEL 2025: Charjah invité d'honneur de la 30è édition    La marine marocaine participe à l'édition record de l'exercice naval pakistanais Aman    Maroc-FISU : la participation des étudiants-athlètes nationaux aux compétitions internationales étudiée    Arrestation d'une femme à Marrakech pour trafic d'êtres humains    Droit du sol : Bayrou veut un débat « plus large » portant sur l'identité française    Festival : le FLAM a brillé haut et fort    FLAM : entretien avec Zineb Mekouar    Washington reporte une réunion avec le Maroc sur les restrictions culturelles    Parlements de l'Afrique Atlantique : La Déclaration de Rabat adoptée    Nouaceur: La SRM Casablanca-Settat prévoit un investissement de plus de 2 MMDH en 2025    Face à la rougeole, le ministère de la Santé active tous les leviers de riposte    Souss-Massa : Karim Zidane préside une rencontre sur la stratégie d'investissement privé    Artisanat : Le secteur réalise un CA annuel de 140 MMDH et contribue avec 7% au PIB    L'OCDE lance un cadre mondial pour promouvoir une IA « sûre, sécurisée et digne de confiance »    La Bourse de Casablanca clôture la semaine en hausse    Tanger : L'Académie Ali Zaoua ouvre de nouvelles voies pour les jeunes talents    Le Maroc comme pays d'accueil des Palestiniens de Gaza ?    Casablanca : Avec 44 000 places, le Complexe sportif Mohammed V rouvrira d'ici fin mars    «Art et migration au féminin», une exposition collective à la Fondation Hassan II pour les MRE    Chambre des représentants: la majorité se félicite de la coopération entre l'institution législative et le gouvernement    Abdelouafi Laftit s'attaque aux graves irrégularités qui émaillent les marchés de revêtement routier    Températures prévues pour le samedi 8 février 2025    Enquête de l'Office des changes sur les dépenses excessives et les anomalies financières de certains touristes marocains à l'étranger    Le secrétariat d'Etat chargé de l'artisanat vise la formation par apprentissage de 30 000 stagiaires    Challenge leadership show : une soirée d'exception entre sport et management    CDM 2030: Une opportunité majeure pour la jeunesse marocaine    Le président de la Conférence épiscopale italienne salue les efforts de S.M. le Roi pour promouvoir « l'islam marocain modéré et inclusif »    Déplacement des Palestiniens : Une campagne de désinformation dévoilée... Comment les rumeurs sont-elles fabriquées pour cibler le Maroc ?    Eau : le Conseil de gouvernement approuve un projet de décret sur la délimitation des périmètres de sauvegarde et d'interdiction    Port d'Agadir : inauguration du navire de recherche Al Hassan Al Marrakchi    Artisanat : Un objectif de formation par apprentissage de 30.000 stagiaires    Angleterre / League Cup: Liverpool rejoint Newcastle en finale    Cheb Khaled, la star mondiale du raï, choisit de s'établir définitivement avec sa famille à Tanger    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Conseil de la Concurrence : Une réforme qui tombe à point nommé
Publié dans L'opinion le 27 - 03 - 2022

Le gouvernement a révélé la première mouture de la réforme censée redresser le Conseil de la Concurrence pour améliorer son organisation. Une réforme indispensable à la relance du vieux marronnier des Hydrocarbures auquel Ahmed Rahhou compte s'attaquer. Détails.
« Le dossier reste toujours entre les mains du Conseil de la Concurrence, puisqu'il n'a pas encore été tranché », c'est ainsi qu'a réagi le président du Conseil de la Concurrence, Ahmed Rahhou, à une question de « L'Opinion » sur le vieux marronnier de l'affaire des hydrocarbures. Une affaire ayant défrayé la chronique pendant plus d'un an et qui a conduit à la démission de l'ex-président du Conseil Driss Guerraoui. La résolution de ce dossier épineux, portant sur une supposée entente entre les pétroliers, était strictement dépendante de la refonte du cadre légal relatif au Conseil de la Concurrence et à la liberté des prix et de la concurrence, tel que voulu par le communiqué du Cabinet royal du 22 mars 2021 qui a annoncé la nomination d'Ahmed Rahhou et souligné les irrégularités dans le traitement de ce dossier par l'ancienne présidence.
L'affaire renaît de ses cendres
Actuellement, le dossier des hydrocarbures reste entre les mains du Conseil pour autant qu'il n'a pas encore été traité. En attendant la réforme, l'instance a continué d'exercer toutes ses attributions sur l'ensemble des dossiers qui lui sont soumis, à l'exception de celui des hydrocarbures, qui sera résolu en fonction de la nouvelle loi régissant le fonctionnement dudit Conseil.
Rappelons, à cet égard, que le communiqué du Cabinet royal a souligné des dysfonctionnements procéduraux ayant entaché la gestion de l'affaire des hydrocarbures, surtout au niveau des délibérations entre ses membres. Par conséquent, il fallait absolument réformer le cadre légal. Chose faite par le gouvernement qui a adopté les projets de loi n°40.21 et n°n°41.21, modifiant et complétant les lois n° 104.12 et n° 20.13, relatives à la liberté des prix et de la concurrence et au Conseil de la Concurrence.
Cette mission a été confiée au gouvernement précédent, dont l'oeuvre a été complétée par l'actuelle ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Laquelle a présenté la mouture du texte devant les membres de l'Exécutif lors de la réunion du Conseil de gouvernement jeudi dernier. Une réforme qui a pris en compte l'avis du Conseil de la Concurrence, selon Ahmed Rahhou.
Ceci est une évidence puisque l'article 7 de la loi relative au Conseil oblige l'Exécutif à le consulter sur toute réforme législative. Il s'agit d'une version initiale qui ne manquera pas d'être amendée et modifiée lors de son passage aux deux Chambres du Parlement, où elle sera soumise à la loupe des députés et ensuite des Conseillers. Ceux-ci auront certainement leur mot à dire et il n'est pas à exclure que les discussions du projet de loi dans les commissions compétentes se fassent en présence du président, comme cela a été le cas lors des réformes qui concernaient des instances constitutionnelles telles que l'Instance de Probité et de lutte contre la Corruption. Selon des sources parlementaires consultées par nos soins, la présence du président n'est pas à exclure.
Une réforme restrictive ou revigorante pour le Conseil ?
Concernant le Conseil de la Concurrence, le nouveau texte introduit plusieurs changements, dont le but est d'améliorer son fonctionnement et de renforcer son indépendance. Le but est d'éviter les failles ayant conduit au fiasco des « hydrocarbures ». Parmi les changements majeurs, on trouve la révision des attributions de chacune des différentes instances décisionnelles du Conseil dont le président, la Formation plénière et les sections, et ce, afin d'éviter tout contentieux lié au chevauchement de compétences.
Autre point important, le déroulement des délibérations. La réforme limite le quorum légal. C'est-à-dire le nombre des participants aux délibérations qui a été réduit aux membres du Conseil. A cela s'ajoute la confidentialité des délibérations et des réunions, à laquelle sont tenus tous les membres en vertu de la nouvelle réforme qui se montre très dure vis-à-vis de toute violation de ce principe. Le texte en reconnaît même le caractère pénal, ce qui signifie qu'il s'agit d'une infraction sanctionnée par l'article 446 du code pénal qui punit la révélation injustifiée d'un secret professionnel de peines d'emprisonnement assorti d'amendes.
Conflits d'intérêts : Un contrôle plus sévère
En plus de cela, les compétences du Président du Conseil ont été renforcées, surtout en matière de contrôle des conflits d'intérêts qui peuvent surgir parmi les membres dans une affaire quelconque. Ainsi, le Président du Conseil est désormais autorisé à surveiller les conflits d'intérêts sur les affaires courantes, et mettre en place une procédure de contestation entre les membres et les décideurs.
Sur ce point, ces derniers sont tenus de soumettre au président du Conseil une lettre faisant mention de tous les intérêts qu'ils détiennent. Bien qu'ayant défini plus clairement les compétences des organes décisionnels et renforcé l'indépendance du Conseil, la réforme permet aux opérateurs économiques de contester ses décisions. Le projet de loi donne plus de marge de manoeuvre pour mieux contester les décisions du Conseil en Justice dans les affaires relevant des ententes et des abus de domination.
En outre, le projet de loi accorde aux parties concernées, le président du conseil et le délégué du gouvernement la possibilité de formuler un recours contre la décision de la Cour d'appel à Rabat confirmant la décision du Conseil de la Concurrence.
Force est de rappeler que les recours se font auprès de la Chambre administrative de la Cour de Cassation en ce qui concerne les autorisations ou le refus des opérations de concentration. Par contre, les opérateurs sanctionnés doivent faire recours auprès de la Cour d'Appel pour contester les différents types de sanctions. En vertu du projet de loi, les sanctions pécuniaires dernières doivent être fixées selon des critères bien définis, contrairement à ce qui était le cas auparavant. A noter que les amendes peuvent aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires (national ou mondial) de la société sanctionnée, sachant que le Conseil de la Concurrence est habilité à infliger des astreintes financières dans la limite de 5% du CA journalier moyen.
Par ailleurs, il y a eu des changements également au niveau des procédures de saisine, d'instruction et d'auditions des parties concernées par les services d'enquête. Pour ce qui est des procédures de non-objection aux griefs signalés, le rapporteur général s'est vu attribuer un ensemble de compétences dans l'exécution de cette procédure, sous le contrôle des instances de délibération du Conseil. À la lumière de tous ces changements, le Conseil de la Concurrence semble mieux placé et assez renforcé pour mener à bien sa mission et notamment reprendre le dossier des hydrocarbures.
Anass MACHLOUKH
Retour sur un fiasco institutionnel
Lors du mandat de l'ex-président Driss Guerraoui, le Conseil avait relevé une éventuelle entente entre les groupes pétroliers sur le marché marocain. Suite à des délibérations houleuses, le Conseil a fini par envoyer des notes contradictoires au Cabinet royal sur les décisions prises sur ce dossier et les sanctions infligées aux opérateurs.
En conséquence de cela, il a été déduit qu'il y a eu des dysfonctionnements procéduraux et l'impartialité du Conseil a été remise en cause. Raison pour laquelle la refonte de l'arsenal législatif qui régit cette institution si stratégique pour la régulation des marchés est indispensable. Il faut attendre la promulgation de la nouvelle loi et sa publication dans le Bulletin Officiel pour que le Conseil puisse rouvrir le dossier épineux. Les discussions au Parlement s'annoncent très intéressantes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.