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Echanges Maroc - Russie : Quelle alternative au système SWIFT ?
Publié dans L'opinion le 03 - 03 - 2022

Après l'exclusion de banques russes du système interbancaire SWIFT, tous les opérateurs concernés s'interrogent sur les moyens de continuer le commerce avec les partenaires russes. En plus du système de troc, il est possible d'utiliser SPFS ou le CIPS, les SWFIT russe et chinois.
Acteurs du secteur financier, exportateurs, spécialistes du commerce international, tous sont dans l'expectative ! Tous attendent de voir les premiers effets suite à la décision des pays occidentaux d'exclure la Russie du système bancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). « Pour le moment, nous n'avons encore reçu aucune notification de la part de notre direction générale sur l'arrêt des transactions avec la Russie, malgré ce qui est annoncé dans les médias », indique le responsable d'une agence bancaire.
Même si les transactions avec de nombreuses banques russes deviennent impossibles une fois cette mesure d'exclusion effective, il y a lieu de noter que ce ne sont pas tous les établissements russes qui sont concernés pour le moment par ces sanctions. Ce n'est en effet pas encore le cas pour les puissantes banques que sont Sberbank et Gazprombank.
Système de troc
Mais une fois ces mesures notifiées, quel serait le « Plan B » pour continuer de commercer avec la Russie depuis le Maroc, en sachant que le Royaume n'a pris aucune mesure restrictive vis-à-vis de Moscou ? Chez les banquiers, on préfère être prudent. « Le SWIFT est l'unique système qui existe à notre niveau. Le Maroc n'utilise que le SWIFT », poursuit notre responsable d'agence. Mais cette position n'est pas partagée par les grands habitués du système de commerce international.
« Il existe plusieurs manières de continuer à commercer avec la Russie. Il y a d'abord le système de troc. Il consiste à échanger des produits, par exemple du gaz contre des agrumes. Bien avant la Russie, l'Iran a pendant longtemps tenu face aux sanctions occidentales avec ce système », note l'ancien haut fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD), Mohamed Hmidouche. Ce dernier tient toutefois à souligner que « tout est question de décision politique dans cette affaire ». Et pour l'heure, le Maroc s'est contenté de rappeler le respect de la souveraineté des Etats membres de l'ONU.
Basculer sur le SPFS russe
Dans ce sens, l'analyste financier et économique Cheikh Fatma Diop voit plusieurs autres moyens, pour les pays qui le désirent, de continuer à commercer avec la Russie. « Depuis les sanctions occidentales consécutives à l'annexion de la Crimée en 2014, la Russie a développé son propre réseau de messagerie interbancaire, une alternative au SWIFT, le SPFS (Système de transfert de messages financiers) dont sont membres une vingtaine de banques ».
Ce SPFS, à en croire l'expert, « ne cesse de s'améliorer depuis sa mise sur pied ». En plus des frais de transaction en baisse, ce système offre quelques possibilités de contournement. « Le client russe peut, par exemple, faire passer son paiement par une banque à la fois membre des réseaux SWIFT et SPFS », poursuit l'expert financier et économique. C'est donc là une fenêtre que les exportateurs marocains peuvent exploiter pour continuer à échanger avec leurs partenaires russes.
SWIFT russo-chinois
Enfin, à l'heure où la Chine apparaît comme un partenaire de poids pour des pays comme le Maroc, il y a lieu de noter que Russes et Chinois se dirigent vers des synergies de leurs plateformes financières. Le SPFS russe tend ainsi à soutenir et profiter du CIPS (Cross - Border Inter- bankPayments System) utilisé par la Chine. De quoi rassurer les exportateurs marocains, car, il faut le rappeler, le Maroc est le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique.
« Au premier semestre 2021, nous avons assisté à une dynamique positive plus confiante. Si les exportations de la Russie vers le Maroc ont affiché une augmentation d'environ 20%, les exportations du Maroc ont également été positives. En conséquence, le commerce bilatéral a augmenté de 13% et s'est élevé à près de 670 millions de dollars », se félicitait récemment le Chef de la mission commerciale de la Russie, Artem Tsinamdzgvrishvili.
Les exportations marocaines vers la Russie sont majoritairement constituées de produits agricoles, notamment les tomates, mais surtout les agrumes, dont 30% de la production sont destinées au marché russe.
Abdellah MOUTAWAKIL
Repères
Exportations vers la Russie : Des agrumes et bien encore
Les exportations marocaines vers la Russie sont essentiellement constituées d'agrumes. Pour les agrumes et clémentines, respectivement 30% des 540.000 tonnes et 50% des 250.000 tonnes commercialisées à l'étranger ont été dirigées vers le marché russe. En dehors des agrumes, ce marché offre d'importantes opportunités aux exportations de l'industrie pharmaceutique marocaine, puisqu'il leur ouvre la voie à l'ensemble des pays riverains de la Russie, avec lesquels Moscou entretient des accords de libre-échange.
Les armateurs boycottent les ports russes
C'est un vrai blocage qui se profile à l'horizon pour les exportations marocaines à destination de la Russie. Au-delà des reliquats à récupérer, trouver des navires pour acheminer ces exportations risque de devenir très compliqué. Car certains des principaux armateurs mondiaux ont décidé eux aussi de ne plus desservir les ports russes. CMA CGM en est le dernier exemple. Ce boycott est lié aux sanctions financières car les assureurs ne parviennent plus à connecter le système financier russe au reste du monde.
L'info...Graphie
SWIFT
Une petite histoire...

Créé en 1973, le SWIFT est une société basée en Belgique. Elle fait office d'intermédiaire informatique entre les clients de différentes banques. Autrement dit, elle centralise les ordres de virements, à la manière d'une messagerie électronique sécurisée entre les pays. « De façon simplifiée, SWIFT est le WhatsApp des banques. Elle facilite leurs communications standardisées, les ordres de paiement, d'achat, de vente... une plate-forme essentielle donc au commerce international », simplifie un expert financier.
Le Maroc compte plus de 80 identifiants bancaires liés au système du SWIFT. SWIFT regroupe plus de 11.600 établissements bancaires dans plus de 200 pays. En 2021, le réseau a transmis 10,6 milliards d'ordres de paiement dans le monde entier. Derrière les Etats-Unis, la Russie est le deuxième pays utilisateur de la plate-forme SWIFT avec 300 banques et institutions financières russes membres de la plate-forme organisée en coopératives de banques.

Exclusion du SWIFT
Cap sur la crypto-monnaie... mais

De nombreux experts du secteur financier voient un autre moyen de contourner les sanctions financières occidentales : il s'agit de la crypto-monnaie. Et pour cela, deux voies semblent possibles. Soit les crypto-monnaies classiques, soit la nouvelle monnaie numérique chinoise e-Yuan (eCNY). Ces alternatives pourront être déployées à moyen terme, soit dans six mois à un an, si la situation continue.
C'est en tout cas l'avis de Philipp Sandner, économiste allemand à la Frankfurt School of Finance & Management. Pour sa part, Ross S. Delston, un expert en conformité anti-blanchiment d'argent, estime que la Russie se prépare depuis un certain temps à des sanctions financières.
« Si les Russes décident – et je suis sûr qu'ils le font déjà – de n'utiliser aucune monnaie autre que les crypto-monnaies, ils peuvent contourner presque toutes les sanctions ». Toutefois, il est à noter qu'au Maroc, l'usage des crypto-monnaies n'est pas encore légal aux yeux des autorités monétaires.
A ce propos, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, avait récemment annoncé que le Maroc étudie la possibilité d'élaborer un cadre juridique pour réglementer l'utilisation de la crypto-monnaie, en collaboration avec Bank Al-Maghrib (BAM) et des partenaires internationaux.
Il est à noter que le Royaume occupe le 24ème rang mondial dans l'utilisation des monnaies virtuelles en 2021, d'après le dernier rapport de la firme américaine de recherche Chainalysis. Il se classe 4ème en Afrique, avec un volume de 6 millions de dollars américains échangés, et premier en Afrique du Nord devant l'Algérie.

3 questions à Hassan Sentissi, Président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX
« Il faut du temps pour ressentir les effets réels sur nos exportations »

Pour le président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), il est encore très tôt de pouvoir mesurer l'impact des sanctions et de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, sur les exportations marocaines vers la Russie.
- Quel est l'impact des sanctions occidentales sur les exportations marocaines envers la Russie ?
- Pour le moment, c'est prématuré de parler de cet impact. Les sanctions viennent à peine de tomber et il faut certainement un peu de temps pour voir quels seront leurs effets réels. Cela, d'autant plus que les exportations marocaines mettent 15 à 20 jours pour arriver à destination du marché russe. Nous espérons que la situation ne va pas empirer et nous sommes optimistes quant à un retour à la normale dans les prochaines semaines.
- Que pèse la Russie dans les exportations marocaines ?
- Nous avons de bonnes relations commerciales avec nos partenaires en Russie. Donc, ça se passe plutôt bien. Nous avons toujours demandé à renforcer nos exportations vers la Russie. Le Maroc cherche à développer au maximum ses exportations et ses échanges avec l'ensemble de ses partenaires. Actuellement, nous importons de la Russie plus que l'on exporte. Notre souci a toujours été de rééquilibrer la balance commerciale.
- Cela dit, comment observez-vous la situation à travers ce conflit ?
- Notre position, en tant qu'exportateurs et acteurs économiques marocains, est celle de notre pays. Et à ce propos, le Maroc a officiellement sorti un communiqué dans lequel il exprime son point de vue sur cette situation. L'ASMEX s'aligne pleinement et entièrement derrière le gouvernement marocain.
Recueillis par A. M.


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