Accusés de désinformation depuis l'invasion de l'Ukraine, jeudi dernier, des réseaux sociaux et applications ont décidé d'agir à leur façon depuis lundi 28 février. Objectif : limiter l'influence de médias proches du pouvoir russe. La hache de la cyberguerre est déterrée contre les deux médias d'Etat russes : RT et Sputnik. Chacun des géants américains Facebook, Twitter, Microsoft, Tik Tok... utilise ses moyens, pour une fin commune : limiter la diffusion d'informations émanant d'organes de presse affiliés au gouvernement russe comme la chaîne « RT » (anciennement « Russia Today ») et le site Sputnik. Du côté de Facebook, il a été décidé de bloquer, dans les pays de l'Union Européenne, les contenus publiés par la chaîne et le site. « Nous avons reçu des demandes de plusieurs gouvernements et de l'Union Européenne de prendre des mesures supplémentaires concernant des médias contrôlés par l'Etat russe », a écrit Nick Clegg, vice-président de Meta, sur son compte Twitter. Il a justifié la suspension par « la nature exceptionnelle de la situation ». Après Facebook, YouTube annonce à BFMTV avoir rendu inaccessibles les chaînes des médias publics RT France et Sputnik France dès le 1er mars au matin. Les deux médias sont accusés de propagande en faveur des Russes, en pleine invasion de l'Ukraine. Le réseau social vidéo Tik Tok a, quant à lui, opté pour masquer les comptes RT et Sputnik. L'annonce a été faite suite à celle de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de l'interdiction des deux médias, coupables, selon elle, de colporter des « mensonges pour justifier la guerre de Poutine ». Le réseau social vidéo TikTok a également masqué les comptes de RT et Sputnik dans les pays de l'UE, a indiqué une porte-parole. De l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis, les comptes étaient toujours accessibles lundi 28 février en fin de journée. La multinationale informatique et micro-informatique américaine, Microsoft a jugé nécessaire de modifier l'algorithme de son moteur de recherche « Bing » pour faire reculer les contenus RT et Sputnik dans l'ordre des résultats. Twitter a, lui, choisit d'assortir d'un label spécifique les informations de plusieurs médias affiliés au gouvernement russe, dont il n'a pas donné la liste, et d'en réduire la visibilité. Chaque tweet contenant un lien vers un média proche du pouvoir russe se verra ajouter la mention « ce tweet renvoie vers le site d'un média affilié au gouvernement russe ». Face à cette situation, Sputnik a réagi sur son site en déclarant que « ces suspensions sans précédent sont une attaque claire contre la liberté d'expression », a réagi Sputnik sur son site, « mais vous pouvez toujours suivre Sputnik sur (le réseau social) Telegram pour ne pas manquer les informations importantes ! ». S. K.