Au terme d'entretiens avec Emmanuel Macron de plus de cinq heures, Vladimir Poutine a remercié la France pour ses efforts destinés à régler les différends qui opposent Moscou à l'Otan. Amorcer un dialogue pour tenter de désamorcer la crise autour de l'Ukraine. Emmanuel Macron s'est rendu à Moscou lundi pour s'entretenir avec Vladimir Poutine. Une rencontre de 5 heures à la mise en scène soignée, qui s'est soldée par de maigres engagements du côté russe, assortis de menaces à peine voilées à l'égard des Occidentaux. «Nous ferons tout pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde», a soutenu le dirigeant russe, assurant que ni lui ni le président de la République française ne voulaient d'une guerre entre la Russie et l'Otan qui «n'aurait pas de vainqueur». Néanmoins, «si l'Ukraine rejoignait l'Otan avec une reprise de la Crimée par des moyens militaires, les pays européens seraient automatiquement entraînés dans un conflit armé avec la Russie», a aussi déclaré l'occupant du Kremlin, tout en niant une menace pour l'Ukraine. L'administration française actuelle déploie des efforts non négligeables en vue d'assurer la sécurité en Europe et de régler la crise dans les rapports entre la Russie à l'Otan, a déclaré Vladimir Poutine en conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron en visite à Moscou. Reprochant de nouveau à l'Otan et à Washington de faire la sourde oreille aux propositions de Moscou sur les garanties de sécurité en Europe, le chef du Kremlin a estimé que certaines idées exprimées par Macron lors des négociations à Moscou pourraient permettre d'avancer dans ce domaine. Certaines idées peuvent servir de base ultérieurement «Je crois que certaines de ses idées, certaines propositions dont il est trop tôt encore de parler, peuvent servir de base pour nos démarches communes ultérieures », a fait valoir Poutine. Il a d'ailleurs indiqué avoir attiré l'attention du dirigeant français sur les violations des droits de l'homme en Ukraine et déploré la réticence de Kiev à respecter les accords de Minsk destinés à résoudre le conflit dans le Donbass. Dans le même temps, Poutine a constaté que Moscou et Paris étaient solidaires quant à la nécessité de préserver et relancer le Plan d'action global commun (PAGC) pour le programme nucléaire iranien. Si Vladimir Poutine ne l'a pas déclaré publiquement, selon l'Elysée, la Russie s'est engagée à ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires pour l'heure, sans toutefois évoquer ses projets concernant les dizaines de milliers de soldats russes massés aux frontières de l'Ukraine, laissant craindre une invasion du pays. «Le président Poutine m'a assuré (...) de sa volonté de maintenir la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a déclaré Emmanuel Macron lors de la conférence de presse. Des avancées encore minces, qui doivent être confirmées. «Les prochains jours seront déterminants et nécessitent évidemment des discussions nourries», a aussi indiqué Emmanuel Macron, qui n'enregistre donc pas pour l'heure une victoire diplomatique. «On le saura sans doute dans quelques jours ou quelques semaines », concernant le succès du président français dans le dossier ukrainien. Des prochains jours «déterminants» pour le dossier ukrainien Emmanuel Macron a estimé, pour sa part, que les prochains jours seront cruciaux pour la crise autour de l'Ukraine. Selon lui, de nouvelles garanties sécuritaires pourraient être innovantes. Le Président français, en déplacement à Moscou, a évalué les propositions russes sur les garanties de sécurité, à l'issue de l'entrevue avec Vladimir Poutine. Emmanuel Macron a indiqué qu'il y avait des «convergences» entre la France et la Russie. «Il est nécessaire de travailler très rapidement pour éviter une dégradation de la situation», a déclaré Emmanuel Macron, mettant en valeur que les prochains jours seraient «déterminants». «Nous pouvons bâtir les solutions nouvelles pour assurer la sécurité de l'Europe en tenant compte de garanties demandées par la Russie», a-t-il estimé après ces pourparlers que le Président Poutine a considérés comme «utiles». Selon lui, il est dans l'intérêt de tous de préserver la paix en Europe et il faut poursuivre les efforts accomplis dans le cadre du format Normandie. Poutine a de son côté assuré de «tout faire pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde». Les deux Présidents se sont mis d'accord pour s'entretenir à nouveau par téléphone à l'issue de la visite d'Emmanuel Macron à Kiev programmée pour le 8 janvier.
Biden prêt à condamner Nord Stream 2 Le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz ont vanté leur harmonie lundi à Washington dans la crise autour de l'Ukraine, mais n'ont pas vraiment réussi à parler de la même voix sur le très controversé gazoduc Nord Stream 2. «Si la Russie envahit (l'Ukraine), cela veut dire des chars et des troupes qui traversent la frontière de l'Ukraine, encore une fois. Alors il n'y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin», a dit Joe Biden au sujet de ce gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne, déjà construit mais qui n'est pas encore entré en fonctionnement. Le président américain n'a toutefois pas précisé comment les Etats-Unis pourraient couper cette infrastructure sous-marine reliant directement la Russie à l'Allemagne. À ses côtés lors d'une conférence de presse commune, le chancelier allemand, pressé de questions sur le sujet, n'a lui pas été aussi explicite. La question Nord Stream 2 pèse depuis des années sur les relations entre Washington et Berlin, mais elle a pris une acuité toute particulière avec la crise autour de l'Ukraine. Les Etats-Unis font valoir depuis longtemps que cette infrastructure dote Moscou d'un levier énergétique et stratégique trop important. Joe Biden s'était toutefois laissé convaincre l'an dernier par l'ancienne chancelière Angela Merkel de suspendre des sanctions américaines qui pesaient sur le projet.