Long de 5000 kilomètres, un mur isolera la Chine de la Birmanie voisine, et donc de l'afflux de réfugiés, rapporte le « Wall Street Journal ». À la frontière birmanochinoise, un mur géant est en train de s'ériger. Construit à l'initiative chinoise, il a, officiellement, pour but de protéger le pays contre le Covid-19, alors que s'ouvrent les Jeux olympiques d'hiver 2022, rapporte le Wall Street Journal relayé par le site Slate. Longue de près de 5000 kilomètres, la construction possède déjà son surnom: « la Grande Muraille anti-Covid ». Mais plus d'un expert estime que les raisons sanitaires ne sont qu'un prétexte pour permettre à Pékin d'assécher l'immigration en provenance de la Birmanie voisine, un an après le coup d'Etat militaire de l'armée. Selon David Brenner, chercheur et auteur d'un livre sur les frontières de la Birmanie, le Covid-19 permet au gouvernement chinois d'appliquer des mesures prévues de longue date. « Le Covid-19 pourrait être la justification officielle que la Chine donne à la construction de la zone tampon. Même son de cloche chez Karin Dead, chercheuse sur les relations frontalières entre la Chine et la Birmanie à l'Université de Tallinn en Estonie, qui estime que Pékin viserait d'empêcher un flux de réfugiés d'entrer dans le pays. Elle ajoute que la clôture permettrait également à la Chine de faciliter ses projets d'infrastructures, comme rapporte le site Slate fr. Bloquer la migration birmane, objectif de longue date Le projet d'empêcher l'afflux des réfugiés est un objectif de longue date pour Pékin, qui semble avoir trouvé en la pandémie une raison plausible pour l'appliquer. Comme le suggère David Brenner, chercheur et auteur d'un livre sur les frontières de la Birmanie, le Covid donne cette fois-ci une «bonne excuse» au gouvernement chinois. «Le Covid-19 pourrait être la justification officielle que la Chine donne à la construction de la zone tampon. Mais cette intention est née bien avant et continuera bien après la pandémie», déclare-t-il ainsi au Wall Street Journal. Ce mur aurait également des conséquences environnementales non négligeable sur la région, car la construction serait extrêmement polluante. Non seulement scinder un paysage en deux est néfaste pour les écosystèmes, mais en plus la construction elle même représente une pollution importante. Cerise sur le gâteau: les habitants chinois frontaliers seraient forcés de surveiller l'édifice nuit et jour, selon les comptes-rendus des médias locaux analysés par le Wall Street Journal. La nouvelle muraille paraissant conçue pour durer, la vie des villageois va changer à jamais.