La question orale posée au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, sur «le rayonnement culturel national et le soutien des économies culturelles» a donné lieu à des réponses qui ont, pour elles, la clarté et la force de l'engagement quant aux mesures à prendre sur les court et moyen termes. Au-delà du caractère général et politique apporté à cette question centrale, l'observateur ne peut que souligner l'aspect opérationnel de plusieurs mesures annoncées par le chef du gouvernement, car frappées au coin du réalisme et s'appuyant sur l'implication générale des institutions gouvernementales devant contribuer à la vision culturelle, dans son double aspect infrastructurel et créatif. Dans le souci de créer en quelque sorte des repères et des labels de qualité, annonce a été faite de la création d'un label «Tamayouz» (Excellence) pour les différentes composantes du patrimoine culturel national, en plus d'un label «Musée du Maroc» octroyé par la Fondation Nationale des Musées (FNM). Cette mesure devrait permettre aux musées privés de bénéficier du soutien public dans le cadre de la politique culturelle, sur les plans financier, scientifique et de promotion auprès des visiteurs. Parmi les annonces, il convient de noter celle en rapport avec l'organisation d'une manifestation théâtrale annuelle sous le thème «le théâtre en mouvement» qui doit permettre de filmer 60 pièces théâtrales et d'acquérir leurs droits de diffusion à travers les chaînes de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et moyennant la plateforme numérique du département de la Culture. Le renforcement de l'infrastructure culturelle est également à l'ordre du jour, dans le sens de la proximité et du développement des économies culturelles dans les domaines de la création, des arts et du patrimoine par le soutien des industries culturelles, appuyé par un soutien aux associations culturelles et des festivals. Dans ce contexte, le groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » en a appelé à l'augmentation du budget alloué à la culture, à l'activation du Conseil national des langues et de la culture marocaine et à accorder plus d'importance aux traducteurs, « parce que la traduction est la base de l'ouverture sur le monde », une dimension à même d'inscrire la démarche de politique culturelle dans une démarche diplomatique du « donner et recevoir » égalitaire. Abdallah BENSMAIN