Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a donné un chiffre pour le moins rassurant sur la santé industrielle du Maroc : « 40% des emplois industriels perdus pendant la pandémie ont été, pratiquement, tous récupérés », a-t-il déclaré à l'émission « L'info en face ». M. Mezzour, qui répondait pendant plus d'une heure aux questions du journaliste-animateur Rachid Hallaouy, s'est montré encore plus rassurant en affirmant que l'économie marocaine est, finalement, « relancée ». « Les 600.000 à 700.000 emplois perdus pour l'économie nationale » ont été, quant à eux, « récupérés à plus de deux tiers en moins d'un an », a-t-il annoncé. « La pandémie a permis au monde de savoir ce que le Maroc était capable de faire », a-t-il dit, ajoutant qu'en moins de 15 mois, « on a eu 810 projets déposés par les industriels dont 731 ont été retenus pour un investissement supérieur à 35 milliards de dirhams ». Il a révélé, dans le même ordre d'idées, la création « attendue de plus de 130.000 emplois » avec 90% de capitaux marocains. Interpellé sur l'état actuel de l'investissement privé, Ryad Mezzour s'est arrêté sur la question du ratio de l'immobilier et de l'industrie. « Il y a une dizaine d'années, on était à 30% immobilier et 15% industrie. Ce ratio s'est inversé aujourd'hui. On est à 30% industrie et 15% immobilier », s'est-il félicité. Interrogé sur les mesures récemment prises en matière d'importation à l'encontre de certains pays qui ne respectaient plus des clauses de leurs accords de libre-échange avec le Maroc, M. Mezzour a expliqué leur teneur en lançant que « nous ne sommes plus les naïfs de la mondialisation ». « Ces accords de libre-échange nous ouvrent un marché de 2 milliards de personnes. Un marché dont on a besoin pour construire un marché solide pour employer des Marocains. Toutefois, je dois faire en sorte, au nom du principe de réciprocité, que ce qui rentre au Maroc respecte des normes », a-t-il nuancé. S'attardant sur l'épineux dossier de la réouverture des frontières, le ministre a déclaré que « soit on ouvre et on met dans le catalyseur d'autres intrants qui risquent d'accélérer les choses » au risque de perdre le contrôle, « soit on se retrouve dans une situation de crise comme on l'a été auparavant et on rajoute des restrictions ». En termes de lits de réanimation, a-t-il poursuivi, nous ne sommes pas en mesure de répondre aux besoins sanitaires de survie et l'impact social sera encore beaucoup plus important. Questionné, dans un autre registre, sur la dernière interview télévisée du Chef du gouvernement à l'occasion des 100 premiers jours du gouvernement, Ryad Mezzour a indiqué être « ravi de ce nouveau rythme, de cette nouvelle méthode et de cette nouvelle cohésion. En 100 jours, on ne peut pas juger un gouvernement sur les résultats, mais sur la méthode et l'énergie, et je pense qu'à ce niveau-là, l'exercice est réussi ».