Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a abordé, mercredi, plusieurs points au cœur du débat public, notamment le harcèlement sexuel aux universités et la réforme du système Bachelor. Lors de son passage sur la 2M dans l'émission ''Confidences de presse'' mercredi 12 janvier, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a souligné la nécessité de reconsidérer le système du bachelor. Il partage ainsi la même position du Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, qui a évoqué l'incapacité d'adopter ce système, et ce vu le volume horaire réduit des matières scientifiques, le nombre limité de professeurs habilités et les problèmes liés aux ressources financières et humaines. Dans ce sens, le ministre a souligné qu'une réforme de ce système, qui sera prochainement annoncée, est en cours de préparation avec les présidents des universités. Miraoui a ajouté que « la nouvelle vision, qui tient à lever le niveau de la science et de la recherche et à fournir de grandes compétences pour le marché du travail, exige une excellence dans les langues, la culture et les sports », soulignant qu'« il n'est pas possible qu'un diplômé ne connaisse pas la culture de son pays ». Dans un autre registre, le ministre a révélé une nouvelle décision qui empêche les employés titulaires d'un doctorat d'enseigner à l'université, affirmant que : « le gouvernement précédent a ouvert la porte à ces personnes pour couvrir la pénurie de professeurs universitaires, mais cette tendance doit s'arrêter ». Selon lui, environ 4 000 professeurs universitaires sur 15.000 sont des docteurs fonctionnaires de l'Etat. Il considère ainsi que « la situation actuelle exige que le doctorat ait un caractère international basé sur la maîtrise de langues étrangères et de nombreux atouts basés sur l'expérience dans la spécialisation requise, ce qui compenserait les professeurs qui ont pris leur retraite ». S'agissant de l'affaire « sexe contre bonnes notes », le ministre a expliqué que l'objectif est de restaurer la confiance dans l'université, et ce en réduisant le phénomène du harcèlement sexuel. Le ministre a souligné que la question du harcèlement sexuel en échange des notes concerne une petite minorité et que le phénomène est présent partout dans le monde, « 99,99% des professeurs chercheurs et du corps administratif sont de bonnes personnes, il ne faut surtout pas diriger les accusations vers l'ensemble des enseignants universitaires », a-t-il déclaré. A cet égard, Miraoui a révélé que le comité supervisant cette affaire publiera ses recommandations dans les semaines à venir afin de proposer des initiatives qui seront mises en œuvre pour lutter contre ce phénomène.