Dans sa publication annuelle « Strategy » 2021-2022, BMCE Capital Global Research (BKGR) estime que l'économie nationale devrait enregistrer une croissance de +2,9% en 2022, contre +3,0% prévue initialement. « Pour notre part, nous tablons dans notre scénario central actualisé sur une croissance économique de +2,9% en 2022 (vs. +3,0% initialement) en tenant compte d'une dégradation davantage marquée de la production agricole dans un contexte de retard pluviométrique important avec un déficit de près de -60% en début janvier 2022 », indique BKGR dans son rapport intitulé « Le pari d'une sortie réussie de la crise pandémique ».
Dans ces conditions, le marché boursier devrait maintenir un cap haussier, dépendamment de l'arbitrage avec le taux et de la réalisation d'opérations stratégiques escomptées dont éventuellement de nouvelles introductions en Bourse (2 à 3 attendues), de possibles privatisations partielles (Marsa Maroc et éventuellement Maroc Telecom) et des rapprochements capitalistiques (Atlantasanad et Crédit du Maroc, Sanlam Maroc et Allianz), ajoute la même source. Selon BKGR, la bonne orientation de l'économie en 2021 a permis d'éviter un glissement vers le pire au regard des dégâts importants occasionnés par la récession de 2020. Elle devrait, certes, permettre de remettre notre pays en marche mais nécessite, plus que jamais, un fort accompagnement en matière de rationalisation budgétaire pour éviter tout risque de délitement.
A partir de 2022, la politique Budgétaire doit donner la priorité à la consolidation des comptes publics et à la relance, estime l'institut, ajoutant qu'il est, en effet, impératif de comprimer à nouveau le déficit courant pour le ramener à un niveau davantage proche de celui d'avant la crise (-4,3% en 2019) et le stabiliser autour de -3,5% du produit intérieur brut à moyen terme. « Pour ce, le budget 2022 s'inscrit dans une logique de réduction du déficit global afin de limiter la pression sur la dette publique et de garder suffisamment de marges de manœuvre tant pour pouvoir faire face à d'éventuels chocs futurs que pour pouvoir financer, le moment opportun, les ambitions de développement du Nouveau Modèle de Développement », relèvent les spécialistes de BKGR. En attendant de pouvoir réellement s'engager dans ce chantier structurant pour le pays, le Maroc cherche, dès à présent, à répondre positivement et simultanément à deux exigences majeures, note BKGR.
Il s'agit de généraliser le système de la protection sociale à l'ensemble de sa population, en incluant les actifs indépendants et le secteur informel, ce qui va nécessiter la mobilisation d'un conséquent budget de financement (51 milliards de dirhams (MMDH) par an entre 2022 et 2025) ainsi que renforcer le climat des affaires via l'intensification des efforts ambitionnant de hisser le Maroc parmi les 50 premières économies mondiales, avance la même source. L'adoption des meilleures pratiques entrepreneuriales internationales, la simplification des procédures administratives et la fluidification de l'agencement législatif notamment à travers la promulgation d'une nouvelle charte des investissements sont autant de prérequis qu'il urge de mettre en œuvre, poursuit la publication. « Eléments que la Loi de Finances 2022 intègre parfaitement dans ses priorités même si le profil de la croissance économique est attendu moins dynamique qu'une année auparavant », rappelle le document, expliquant qu'il serait biaisé par un effet de base négatif de la valeur ajoutée agricole projetée en contraction de -3,3% en raison d'un repli mécanique attendu de la récolte céréalière.