De tailles et de secteurs différents, voici 5 entreprises qui partagent un point en commun : un potentiel de croissance important. Par A. Hlimi
Dans une rencontre virtuelle avec les investisseurs professionnels, les équipes de BMCE Capital Global Research (BKGR) ont présenté 5 dossiers qui offrent un potentiel de croissance important, choisis parmi les valeurs qui constituent le portefeuille recommandé du bureau de recherche. Il s'agit de Taqa Morocco, Cosumar, Snep, AtlantaSanad et Marsa Maroc. Taqa Morocco : Forte capacité à générer du cash-flow Pour les analystes du bureau de recherche, Taqa Morocco va pouvoir générer une trésorerie additionnelle substantielle sur 17 années supplémentaires après le prolongement du contrat de fourniture avec l'ONEE à horizon 2044. Ceci permettra de sécuriser suffisamment de cash flow pour les projets futurs. Des projets qui tardent d'ailleurs à voir le jour, puisque Taqa Morocco n'a toujours pas concrétisé sa stratégie de diversification de l'activité vers l'énergie verte ou à l'international. Selon les analystes, plusieurs projets sont étudiés, mais le management tarde à faire des annonces. Ce manque de relais n'empêche pas la société de poursuivre le chantier de l'excellence opérationnelle, comme par exemple celui de la digitalisation. En effet, l'introduction d'outils comme la maintenance prédictive permettra le prolongement de 2 à 3 ans les cycles des unités qui sont de 5 à 8 ans actuellement, et donc réduira les coûts de production et augmentera les marges. Des avancées sont également réalisées dans le cycle de combustion. BMCE Capital Global Research prévoit un RNPG de 953,6 MDH pour Taqa Morocco en 2021, après 880 MDH en 2020, et un rendement dividende qui se situerait à 3,6% en 2021, puis 4% en 2022. Ils conseillent d'accumuler le titre avec un cours cible à 1.056 DH actuellement. Marsa Maroc : Tanger Alliance séduit Comme toute la communauté financière, les analystes de BKGR ne sont pas restés indifférents au potentiel de développement de la nouvelle filiale Tanger Alliance, qui va permettre à Marsa Maroc de développer l'activité transbordement dès cette année. En outre, et de manière plus globale, Marsa Maroc devrait profiter en 2021 de l'amélioration du vrac liquide qui représente 21% du chiffre d'affaires groupe, grâce à la reprise de l'activité industrielle. Il est également attendu un redressement du trafic conteneurisé, et ce malgré les contraintes liées à la rareté des conteneurs. En revanche, Marsa Maroc devrait subir le ralentissement des importations céréalières suite à la bonne campagne agricole. Marsa Maroc devrait à moyen terme profiter des capacités annuelles offertes par le très attendu Nador West ainsi que des potentialités dans Dakhla Atlantique. L'action est valorisée par le bureau de recherche à 277 DH. BKGR s'attend à la réalisation d'un RNPG de 406,3 MDH en 2021, après un résultat 2020 impacté par le démarrage de Tanger Alliance et la contribution au fonds Covid-19, qui ont limité la capacité bénéficiaire à 291 MDH. AtlantaSanad : La décotée Malgré une importante hausse du cours en réaction à la fusion puis à un dividende intéressant, AtlantaSanad reste correctement valorisée, avec un P/E de tout juste 10,5x fois en 2020 et 15,6x en 2021. La compagnie séduit par une activité commerciale en plein essor, avec un gain de parts de marchés post-fusion et une stratégie commerciale agressive qui donne ses fruits. Les analystes de BKGR s'attendent à un lancement prochain des produits d'épargne en unités de compte. Ils anticipent également un bon comportement du portefeuille financier et la possible réalisation de nouvelles plus-values en 2022 grâce aux OPCI. Après un rendement dividende élevé en 2020, la société devrait afficher un rendement de 3,7% puis 4,5% en 2021. Les analystes valorisent le titre à 97 DH. Cosumar : Très grand potentiel pour le projet saoudien La raffinerie de Durrah, en Arabie Saoudite, devrait propulser Cosumar vers un nouveau palier de croissance. Dotée d'une capacité de 840 KT et qui devrait atteindre ses pleines capacités dans 1,5 à 2 ans, cette raffinerie permettra d'adresser un marché très consommateur de sucre, tout en ciblant les pays voisins de l'Arabie Saoudite. Cosumar va en plus profiter d'une faible concurrence, étant donné les difficultés des concurrents dans la région (problèmes d'approvisionnement, fragilités financières...). Aussi, le très faible coût de l'énergie (du gaz quasiment gratuit) aura un impact significatif sur les marges. Durrah devrait commencer à avoir un impact sur le chiffre d'affaires de Cosumar à partir du T3 de cette année. Sur le périmètre existant, la société va profiter d'une importante hausse de la prime de blanc en 2021 et de la poursuite de l'amélioration des ventes à l'export. Cosumar est valorisée à 295 DH par BKGR. Le RNPG du sucrier national devrait franchir la barre du milliard de dirhams en 2021. Snep : Augmentation des capacités pour accompagner la croissance Snep est en pleine extension des capacités de production, avec un budget de 800 MDH pour accompagner sa croissance réconfortée par un cadre réglementaire plus favorable. A court terme, et concernant le PVC, la flambée des prix à l'international a poussé les clients marocains à se rabattre sur la production de Snep. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2021. Concernant l'électrolyse, l'autre jambe de l'activité de Snep, il faut dire que la pandémie a profité à ce segment, notamment grâce à l'eau de javel. Produit pour lequel Snep a augmenté sa production de 25%, profitant des marges importantes qu'il génère. Là aussi, la demande devrait rester soutenue en 2021. Sur le plan stratégique, le programme d'investissement permettra de moderniser la production, en réduire les coûts et de s'attaquer à de nouveaux marchés, comme le secteur automobile que Snep devrait commencer à fournir dès cette année. Snep devrait franchir la barre des 100 MDH de bénéfices en 2022 (107,5 MDH), avec un chiffre d'affaires de plus de 1 Md de dirhams la même année. L'action est valorisée à 700 DH par le bureau de recherche.