120 minutes de jeu, de suspense, de fair-play, de passion et de chants. Le quart de finale de la Coupe arabe entre les Lions de l'Atlas et les Fennecs s'est joué au tempo d'une «finale» jusqu'à la séance des tirs aux buts durant laquelle l'équipe nationale a vendu fièrement sa peau (2-2 ; 5-3 tab). Retour sur un match à couper le souffle. Au terme d'un match époustouflant, les Fennecs d'Alger ont éliminé les Lions de l'Atlas, ce samedi, aux tirs au but, dans une ambiance exceptionnelle au Al Thumama Stadium de Doha. Dès le coup d'envoi, l'intensité et le rythme étaient au rendez-vous, mais il a fallu attendre la deuxième mi-temps pour voir le premier but dans les filets. Ce n'est qu'à la 62' que Brahimi a transformé un penalty suite à une faute flagrante de Chibi, faisant vibrer les gradins algériens et semant un silence assourdissant dans les tribunes marocains. Un silence qui n'a pas duré longtemps, puisque le Maroc n'a pas tardé à égaliser avec une tête de Nahiri, bien seul dans la surface, remettant ainsi le Maroc dans le match. C'est dire que la rivalité était là et que les joueurs y ont mis du cœur. Mais au-delà du rendement footballistique, le match a également et surtout été marqué par un fair-play hors pair, sachant que bon nombre de médias et d'analystes prévoyaient des frictions entre les deux équipes étant donné que le match se déroule sur fond de tensions extrêmes entre Rabat et Alger.
Des spéculations qui ont même poussé les organisateurs à renforcer le dispositif sécuritaire aux alentours du stade, au cas où la situation déraille. Mais il n'en était rien ! Les supporters des deux côtés se sont accueillis chaleureusement aux entrées du terrain, animés de la même passion et affirmant une fois de plus la cohésion, la fraternité et les liens solides entre les deux peuples que les porte-voix du régime algérien essaient de briser coûte que coûte. Si les joueurs des deux équipes se saluaient mutuellement et s'excusaient en cas de fautes lors de ce match, déconseillé aux cardiaques, les supporters eux hissaient dans les gradins les drapeaux marocain et algérien côte à côte avec le sourire tracé sur le visage. Dans cette ambiance fraternelle, les 90 minutes du temps réglementaire se sont clôturées avec un score nul d'un but partout, laissant place aux prolongations.
À la 102' minute, le sourire du public marocain s'est évaporé suite à un enchaînement contrôle frappe de Blaili à environ 45M du but pour surprendre et lober Zniti, très avancé et pris de court par le chef d'œuvre de l'attaquant algérien. Galvanisés par ce but, les Marocains ont pris possession du jeu, créant plus d'espaces et avançant de plus en plus vers les poteaux. La détermination des Lions a porté ses fruits très vite, comme en témoigne une tête de leur capitaine Benoun qui a trouvé les filets suite à un coup-franc indirect à la 111'. Score final 2-2, les joueurs sont fourbus et les supporters sont au bord de la crise de nerf, mais applaudissent toutefois leurs sélections respectives pour la très honorable prestation qu'elles ont présentée. Il est vrai, qu'il y a eu des fautes, des déchets et des occasions ratés par-ci, par-là...Mais les joueurs ont donné le meilleur d'eux même.
Au terme d'une séance de tirs au but à couper le souffle, le gardien algérien Raïs a stoppé la tentative de Karim El Berkaoui offrant le ticket de la demi-finale à l'Algérie. Une parade accueillie par es larmes des Lions de l'Atlass qui ne cachaient pas leur ambition de ramener la coupe à la maison.
Cela dit, la victoire des Fennecs vient équilibrer le bilan des matchs entre les deux équipes qui viennent de disputer leur 30ème rencontre officielle. Désormais, le compte est bon : 10 victoires pour les Lions de l'Atlas, 10 victoires pour les Fennecs et 10 matchs nuls.