Deux pas en arrière, un pas en avant. Tel est le cas du secteur touristique national qui enregistre une amélioration de recettes durant le troisième trimestre de 2021. Les chiffres, toujours en deçà des attentes des professionnels. Certes, l'itinéraire de 1000 miles commence par un pas. Les recettes touristiques, qui se sont élevées à 15,9 MMDH au titre du troisième trimestre de 2021, enregistrant une hausse de 202% par rapport au T3-2020 selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), peuvent être perçues par certains comme une lueur d'espoir pour un avenir meilleur du secteur touristique national et vers une renaissance après un état d'agonie de plus de 20 mois. Toutefois, ces recettes signalent pour d'autres, et vu la baisse de 40,2% qu'elles représentent comparativement à la même période de l'année 2019, une crise étouffante persistante dont le dénouement, urgent, est tributaire d'une initiative gouvernementale. Dans ce contexte, le président du Conseil Régional du Tourisme (CRT) de la région Casablanca-Settat, Othman Chérif Alami, nous a confié qu' « à l'instar des efforts menés par SM le Roi contre la pandémie, il est temps pour le gouvernement de faire pareil pour une relance économique. Le tourisme et tous les secteurs qui y sont liés ont connu une énorme chute de 90% en 2021 par rapport à 2019, 60% des hôtels sont actuellement fermés à Agadir et 40% fermés à Marrakech». Alami n'a pas manqué de s'adresser au nouveau gouvernement qui est, selon lui, « tenu de nous donner un message de confiance, le chef du gouvernement doit prendre en considération les 5 millions de citoyens exerçant dans le secteur du tourisme et répartis sur diverses régions du Royaume, notamment les plus sensibles comme Marrakech, Fès, Essaouira, Taroudant ou Casablanca, qui souffrent toujours des répercussions de la crise sanitaire ». Il a également mis l'accent sur le rôle majeur que le ministère des Affaires étrangères doit jouer pour disperser l'image que se sont faite certains touristes sur le Maroc comme étant un pays à risque élevé de contamination, et ce, en changeant la communication internationale qu'il qualifie d' « extrêmement faible ». Afin de remédier à la situation, Alami appelle le gouvernement à une mise en place d'un fonds capable de soutenir les entreprises qui risquent de déclarer faillite en fin d'année. « Ces entreprises, si jamais les touristes arrivent au Maroc, seront incapables de remplir leurs engagements vu la crise financière qui les étouffe », a-t-il martelé, ajoutant à propos du nouvel an, événement touristique par excellence au Maroc, que « seuls 15 ou 20 hôtels à Marrakech et Agadir seront sollicités, pour le reste, aucune dynamique n'est prévue ».