Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le secteur résiste à la crise économique européenne grâce à sa stratégie de conquête des marchés émergents Le tourisme marocain sous la loupe de l'Oxford Business Group
Malgré la crise économique en Europe, le secteur du tourisme marocain semble bien parti pour parvenir à se maintenir à flot. Tel est le constat du cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG), attribuant cette situation à la stratégie du Royaume consistant à conquérir les marchés émergents. Et la même source d'ajouter que le Maroc, en attendant le retour de la prospérité économique en Europe, ne reste pas inactif. Le ministère de Tourisme a proposé que soient prises cette année plusieurs mesures alternatives afin de stimuler les recettes et accroître les arrivées touristiques, indique l'OBG. Aussi bien des représentants des pouvoirs publics que des personnes extérieures ont émis des doutes quant à la probabilité d'une croissance significative du secteur cette année, mettant en cause une demande en perte de vitesse des marchés européens ainsi que l'attentat terroriste de Marrakech l'an dernier et les effets persistants des troubles qui ont secoué la région, indique le think-tank dans une note d'information consacrée au tourisme marocain. L'OBG tient à rappeler, dans ce sens, que le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, dans une récente déclaration à Reuters, avait souligné que « 2012 s'annonce comme une année difficile, mais les recettes du tourisme ne vont pas subir de baisse majeure. Nous pourrions même clôturer l'année (avec des recettes) au même niveau qu'en 2011 ou en légère hausse. ». Il avait également ajouté, poursuit la même source, que le budget 2012 du Maroc reposait sur une prévision de croissance des recettes touristiques de 2 à 3%. En 2011, le secteur a totalisé 58,7 milliards de dirhams (5,3 milliards d'euros) de recettes. Le nombre de visiteurs a chuté de 6% au deuxième trimestre. Mais, sur la même période, le tourisme domestique a enregistré une hausse de 13% et on a assisté à une hausse significative des dépenses par visiteur. En effet, malgré un nombre de touristes en baisse, les recettes touristiques ont augmenté, atteignant un taux de croissance de 4% à la fin de l'année. Au Maroc, les fluctuations dans le secteur touristique ont des répercussions directes sur l'ensemble de l'économie. Le tourisme représente environ 10% du PIB, emploie quelque 470. 000 personnes et est une source capitale de devises étrangères. Sur la période 2001-2010, le pays a réussi à atteindre 90% des objectifs fixés par le gouvernement, avec des recettes s'élevant à 39 milliards d'euros, et les villes de Marrakech et d'Agadir comptent aujourd'hui parmi les destinations préférées des voyageurs européens. Mais 2012 a plutôt mal commencé, entraînant, selon l'OBG, la nécessité pour le ministère de tutelle d'amorcer un changement de stratégie radical. En effet, le mois de janvier a vu le nombre de visiteurs au Maroc chuter de 9% et celui des réservations de 17%. Un tiers des touristes au Maroc vient de France, puis d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne et du Royaume-Uni, mais un nombre croissant d'Européens préfère désormais d'autres destinations pour leurs vacances, la baisse la plus importante étant enregistrée chez les visiteurs français et espagnols. Les voyagistes européens ont également fait part d'une baisse de 28% des réservations de séjours au Maroc, souligne le think-tank. Autre point soulevé: les touristes marocains font également toujours l'objet d'une grande attention. A l'approche du Ramadan, les voyagistes commencent à cibler davantage les touristes locaux. De nombreux hôtels offrent pour cela des réductions allant jusqu'à 50%, proposent différents types de forfaits pour les familles et ont développé leur communication sur internet ainsi que leurs systèmes de réservation en ligne. A rappeler qu'en mars dernier, l'OBG avait noté que le secteur du tourisme marocain demeure en bonne santé. Cette résilience est à mettre à l'actif des bases solides sur lesquelles repose ce secteur stratégique, dont la contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) devra atteindre 10,5% d'ici 2021, avait indiqué le think-tank dans son rapport 2012 sur le Maroc. Il considère même que le Maroc figure parmi les principales destinations touristiques dans la région.