Dans le cadre des discussions du budget de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), devant la commission de la justice et de la législation de la Chambre des représentants, plusieurs données ont été fournies sur l'univers carcéral marocain. Présentant le projet de budget de la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), devant la commission de la justice et de la législation de la Chambre des représentants, Mohamed Salah Tamek le délégué général à l'Administration pénitentiaire a affirmé que le nombre de détenus au Maroc a augmenté de 5% en 2021, par rapport à 2020 « cette augmentation record, s'est étalée sur une seule année, soit entre fin octobre 2020 et fin octobre 2021 » a-t-il souligné . Dans sa présentation, le Délégué général a déclaré que le nombre de détenus avait pourtant connu une baisse entre 2019 et 2020 des suites de la pandémie du coronavirus et des mesures qui ont suivi, comme la libération d'un certain nombre de détenus dans le cadre de la grâce royale, la limitation des activités des tribunaux seulement aux affaires urgentes ainsi que la diminution des taux de criminalité pendant le confinement.
La détention préventive, l'une des causes de la surpopulation carcérale
Le nombre de prisonniers non encore jugés ne cesse d'augmenter et le ministère de tutelle n'arrive pas à trouver les stratégies pour freiner le phénomène. Ainsi, selon le rapport présenté, le nombre de détenus non encore jugés dans les différentes prisons du Maroc est estimé à 40 255 personnes cette année, soit 44,25 % de la population carcérale totale du pays. Et pour cause, le Parquet général et le juge d'instruction, pour n'importe quel délit, aussi minime soit-il, envoient quasi automatiquement le suspect en détention préventive. Par ailleurs, selon les chiffres présentés, le total de la population carcérale est de 88.960 personnes dont près de 45% des détenus purgent une peine de moins de 2 ans. Ceux qui ont écopé entre 2 et 5 ans représentent près de 18%. Les personnes qui sont condamnées entre 10 et 30 ans représentent une part 7,17%. Les condamnés à mort sont au nombre de 80, et représentent 0,09% de la population carcérale. Les condamnés à perpétuité se chiffrent à 500, soit un taux de 0,56%. S'agissant de l'âge, les prisons marocaines regroupent 1.493 personnes ayant plus de 60 ans, soit une part de 1,68%. Ceux ayant moins de 18 ans représentent 1,20%. Selon les professions, 28.000 détenus s'activent dans les professions libérales, soit 31,56%, les maîtres-artisans sont au nombre de 19.468, les chômeurs représentent 18.320 et les agriculteurs 5.950 . Concernant la situation familiale, le rapport de la DGAPR fait ressortir que 56.201 détenus sont célibataires, soit une part de 63,18% des prisonniers marocains. Les mariés sont de l'ordre de 28.180, soit un taux de 31,68%. Les divorcés représentent 4.276 et les veufs 312. Les mêmes statistiques montrent que parmi les prisonniers étrangers, les Nigérians sont ceux qui occupent la première place avec 125 détenus, suivis de ceux de la Guinée Conakry (107) et du Sénégal (95), et 70 pour les Espagnols.