La proportion de détenus non encore jugés au Maroc ne cesse d'augmenter, sans que le ministère puisse expliquer le phénomène, qui participe pourtant à l'aggravation de la surpopulation carcérale. Le nombre de détenus non encore jugés dans les différentes prisons du Maroc a atteint 40 255 personnes cette année, ce qui représente 44,25 % de la population carcérale totale du pays. Selon un rapport de l'administration pénitentiaire marocaine correspondant à la période de janvier à septembre 2021, présenté hier en commission parlementaire de la Chambre des représentants et auquel Barlamane.com a eu accès, le nombre de personnes en détention préventive a légèrement baissé par rapport à à la même période l'an dernier, alors qu'il était de 45,70 %. Le nombre de détenus jusqu'à fin septembre a atteint un total de 88 960 détenus dans le pays du Maghreb, dont 77,57% avaient entre 18 et 40 ans. 44,88 % des détenus sont condamnés à deux ans ou moins de prison, tandis que les condamnés à perpétuité représentent 0,56 % des détenus du pays et les condamnés à mort 0,09 %. Concernant les détenus étrangers, les Nigérians sont ceux qui occupent la première place avec 125 détenus, suivis de ceux de la Guinée Conakry (107) et du Sénégal (95), alors qu'il y a 70 détenus espagnols dans les prisons marocaines. Le document présenté explique que chaque prisonnier dispose d'un espace de 1,88 mètre carré dans les cellules. La détention préventive est l'une des principales causes de la surpopulation carcérale au Maroc, comme le rappellent à maintes reprises les rapports officiels et l'Observatoire national indépendant des prisons chaque année.