En pleine polémique sur le pass vaccinal, le ministère de la Santé a dévoilé les chiffres d'effets secondaires issus de la pharmacovigilance. Une tentative de rassurer les citoyens réticents sur l'innocuité des vaccins. Détails. Au moment où le pass vaccinal continue de susciter quelques oppositions au sein de la société, le ministère de la Santé semble vouloir établir plus de proximité avec l'opinion publique pour mieux informer les gens sur les données relatives à la campagne de vaccination. Face à la peur d'une partie importante de citoyens des vaccins, le département de Khalid Ait Taleb a levé le voile sur les données de pharmacovigilance. Cette mission a été confiée à Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance, qui a présenté les chiffres des effets indésirables, lors d'un webinaire organisé par la Société Marocaine des Maladies Respiratoires (SMMR). 33.000 cas d'effets secondaires, 99,2% sont bénins Selon la responsable, 33.000 cas d'effets secondaires ont été déclarés depuis le début de la campagne de vaccination, le 28 janvier, jusqu'au 31 octobre 2021. Ceci dit, pour 1000 vaccinations, il existe 0,7 déclaration d'un cas de complication. 52% des événements déclarés concernent les hommes et 48% concernent les femmes, précise la même source, ajoutant que la tranche d'âge des 26-40 ans est la plus concernée par les déclarations d'effets secondaires, sachant que 13.801 cas ont été notifiés par cette catégorie. En gros, 99,2% des cas d'effets secondaires sont bénins. Il s'agit des effets connus préalablement et annoncés même à la veille de la campagne de vaccination, à savoir : fièvre, rougeur, fatigue, vertige. Pour le reste (0,8%), il s'agit de cas graves, c'est-à-dire qui nécessitent ou un diagnostic ou une intervention médicale. 253 cas graves 253 cas de ce genre ont été observés, ils varient entre décès, thrombose et paralysie. Pour le cas de la thrombose qui a provoqué une polémique mondiale impliquant AstraZeneca, qui n'a pas épargné le Maroc, seuls 10 cas ont été déclarés, tous n'ont pas de lien avec le vaccin, selon la commission d'enquête qui a été constituée à cet effet, souligne Rachida Soulaymani. Enfin, pour les cas de décès, Pr Soulaymani explique, en substance, que l'opération de vaccination concerne la population globale qui enregistre, en dehors de cette campagne et dans la vie courante en moyenne, 500 décès quotidiens (accidents, maladies,...). Pas de lien systématique avec le vaccin Le nombre des déclarations varie selon les vaccins, Rachida Soulaymani a précisé que « le vaccin Janssen demeure le plus générateur de déclarations d'effets secondaires, d'après le nombre des cas notifiés, suivi par AstraZeneca. Pour autant, même si l'indicateur de notification des cas demeure élevé, ceci ne signifie aucunement que tel ou tel vaccin a plus d'effets indésirables », a rassuré la responsable, ajoutant que les déclarations peuvent augmenter suite aux polémiques médiatiques. "C'est ce qui explique le taux élevé pour Janssen qui avait fait l'objet d'une grande polémique, au moment de son déploiement dans le cadre de la campagne de vaccination", a-t-elle expliqué. La déclaration d'événements indésirables ne signifie guère qu'il y a systématiquement un lien avec le vaccin. Rachida Soulaymani a évoqué le cas d'une femme qui a déclaré une chute de cheveux, il s'est avéré, suite aux investigations, que la dame avait des problèmes et a, volontairement, provoqué cette chute.