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Face au Delta : L'immunité collective est-elle toujours réalisable ?
Publié dans L'opinion le 14 - 09 - 2021

Campagne de vaccination anticipée, cas de contaminations décroissants, pour le moins tout allait bien... jusqu'à l'apparition en juillet dernier du variant Delta qui remet en question l'aboutissement de l'immunité collective. Eclairage.
Faut-il renoncer au songe de l'immunité collective, cet horizon esquissé depuis plusieurs mois par les épidémiologistes comme un objectif qui nous rapprocherait de la fin de l'épidémie ? Alors que le Maroc, à l'instar de plusieurs pays, s'est lancé depuis le début de l'année dans une course à la vaccination pour atteindre une protection de sa population permettant de relâcher les mesures de restriction des libertés, une déclaration venue du développeur d'AstraZeneca a semé la confusion.
Le professeur en maladies infectieuses à l'Université d'Oxford, Andrew Pollard, a déclaré que le variant Delta, hautement contagieux, a porté un coup dur aux espoirs de parvenir à une immunité collective. « Le variant Delta a changé l'équation de l'immunité collective », a-t-il déclaré, ajoutant que «le variant Delta continue d'infecter les personnes qui ont été vaccinées et cela signifie que toute personne qui n'est pas encore vaccinée, à un moment donné, rencontrera le virus, et l'immunité collective ne sera plus possible»
Immunité collective, peut-on y croire ?
Par définition, l'immunité collective désigne un phénomène permettant la protection des personnes non immunisées lorsqu'une certaine proportion de la population est protégée soit par infection naturelle, soit par la vaccination – qui toutes deux entraînent une réponse immunitaire et la production d'anticorps.
En cas d'épidémie et d'un point de vue plus savant, il va donc s'agir de viser un niveau « à partir duquel un sujet infecté va transmettre le pathogène à moins d'une personne en moyenne, amenant de fait l'épidémie à l'extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés », selon la définition de l'Institut Pasteur.
A ce propos, le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, le docteur Tayeb Hamdi, nous a expliqué que dans une situation épidémiologique «sont immunisées les personnes qui ont déjà été infectées car elles ont développé plus d'anticorps et bien sûr les personnes vaccinées. Toutefois, le variant Delta n'obéit pas à ces normes».
Selon Dr Hamdi, l'objectif des autorités sanitaires actuellement est d'enregistrer un taux de vaccination de 70% afin d'amortir la propagation épidémique du virus chez les 30% restants qui, en raison d'un âge très avancé ou d'une maladie chronique, ne peuvent pas être vaccinés. Ce taux de vaccination plus ou moins confortable varie en fonction de plusieurs facteurs dont le plus important est le taux de reproduction, le R0.
«Plus ce taux est élevé, plus il faut immuniser une partie plus vaste de la population. Pour la première vague du Covid, le R0 était de 3, donc, et selon une équation mathématique, nous avions besoin de vacciner entre 60 et 70% de la population. Pour la rougeole, étant un virus très contagieux, avec un R0 de 15, pas moins de 95% de personnes vaccinées serait suffisant pour éviter la catastrophe. En ce qui concerne le nouveau variant Delta, les experts estiment son taux de reproduction de 8, ce qui nécessite un taux de vaccination entre 85 et 90% », nous a expliqué Tayeb Hamdi.
Hormis son taux de reproduction plus élevé par rapport à son prédécesseur, le nouveau variant Delta présente une autre contrainte susceptible de freiner le processus de vaccination. «En fait, même les personnes ayant déjà attrapé la souche initiale du Sars-CoV-2 et qui devraient avoir une immunité contre le nouveau variant, leur immunité post-maladie varie avec le temps et ne résiste pas contre le Delta. Plusieurs personnes ont attrapé les deux souches».
Ceci dit, la notion d'immunité collective a pris une nouvelle forme avec ce nouveau variant Delta. Personne ne peut compter aujourd'hui sur la vaccination des autres pour qu'il soit protégé de la maladie, «l'immunité collective ne pourra être aboutie qu'à travers la vaccination collective», a ajouté le docteur.
La vaccination, l'unique dénouement
Certes, la vaccination n'empêche pas carrément la propagation du virus, mais plutôt, et dans la majorité des cas, évite ses formes graves chez les covidés. Toutefois, le docteur Hamdi nous explique qu'«entre chaque trois personnes vaccinées, deux ne sont pas contaminées. Autrement dit, la vaccination réduit le taux de contamination de 66%».
De plus, les recherches qui ont été menées, notamment sur le nouveau variant Delta, ont démontré qu'une personne vaccinée est quatre fois moins contagieuse qu'une personne non vaccinée. « Les personnes vaccinées sont protégées contre le Delta, pour les personnes les plus fragiles, il leur faudra une troisième dose», a-t-il ajouté.
Achraf EL OUAD

Repères
Taux de reproduction : R0
Le niveau nécessaire requis pour atteindre l'immunité collective dépend du nombre de reproduction de base de la maladie (R0), c'est-à-dire du nombre moyen d'individus qu'un sujet va infecter après contact. Plus ce taux de reproduction de base est élevé, plus le pourcentage de sujets immunisés doit être élevé. Par exemple, le nombre de reproduction de base de la maladie pour la grippe saisonnière est de 2 (R2), pour le Covid-19 il est de 3 (R3), pour les variants du Covid, il pourrait être de 4 (R4) ou plus. Le pourcentage de sujets immunisés nécessaire pour obtenir l'immunité collective est calculé comme suit : immunité collective = 1 - 1/R0.

S&P : le retard de l'immunité collective enraye la croissance marocaine
Selon le dernier rapport de l'agence internationale de rating Standard & Poor's (S&P) publié récemment, six pays de la région MENA (Egypte, Maroc, Qatar, Arabie saoudite, Tunisie et Emirats Arabes Unis) souffrent encore des effets de la pandémie avec comme dénominateur commun leur dépendance des exportations d'énergie et des recettes relatives au tourisme, explique S&P Ratings. Le rapport souligne que bien que la contraction soit faible pour ces six pays, le déficit de la croissance a atteint 5,9 % contre 6,7 % pour le monde et 5,3 % pour toute la région MENA.
L'info...Graphie
3 questions à Dr Moulay Saïd Afif, président de la Société marocaine des sciences médicales
« Nous ne pouvons parler d'immunité collective que si 90% des Marocains sont vaccinés »

Membre du Comité national scientifique et technique anti-Covid et président de la Société marocaine des sciences médicales, Dr Moulay Saïd Afif répond à nos questions.
- Peut-on dire que l'apparition du nouveau variant Delta, qui se caractérise par un taux de reproduction beaucoup plus élevé que son prédécesseur, a mélangé les pinceaux des autorités sanitaires et a dispersé le rêve de l'immunité collective ?
- En fait, à l'ère de la première souche du Sars-CoV-2, l'objectif fixé était de vacciner 70% de la population. Actuellement, nous ne pouvons parler d'immunité collective que si 90% des Marocains sont vaccinés. A chaque fois qu'une nouvelle mutation émerge, nous vérifions son degré de virulence afin de nous assurer que les vaccins sont efficaces. Pour le variant Delta, les différents vaccins disponibles au Maroc sont efficaces.
- A quel point cette immunité collective serait-elle capable d'éradiquer le virus dans notre pays ?
- Nous ne pouvons pas aspirer à une éradication totale du virus. En fait, le virus sera complètement éradiqué si les instructions de l'OMS sont appliquées, notamment la vaccination de toute la population mondiale, objectif qui s'avère inatteignable pour le moment vu la pénurie en vaccins que connaissent certains pays.
- Sachant que la vaccination évite les formes graves du virus mais n'empêche pas la contamination, peut-on aboutir à vacciner 100% des Marocains et avoir toujours le virus qui circule dans notre pays ?
- Effectivement, la vaccination empêche les formes graves à un taux de 90% et c'est pour cela que le nombre de décès au Maroc est largement inférieur à celui enregistré en Tunisie par exemple où il n'y avait pas une couverture vaccinale importante. Si un jour nous arrivons à vacciner tous les Marocains, nous devons veiller à ce que le virus ne soit pas importé du dehors du territoire marocain. Le respect des mesures barrières est très important.

Recueillis par A. O.


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