La seule issue pour sortir de la crise sanitaire pandémique passe forcément par la vaccination, a affirmé le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi. « En l'absence de traitements efficaces contre la COVID-19, la seule issue de cette crise sanitaire pandémique passe par la vaccination », a souligné le chercheur dans un article. « On espérait mettre fin à cette pandémie par le biais de l'immunité collective mais l'émergence de nouveaux variants plus transmissibles les uns que les autres, en décide autrement », a-t-il noté, expliquant que l'immunité collective correspond au niveau de la protection immunitaire d'une population vis-à-vis d'un agent infectieux, qui permet d'arrêter une épidémie en empêchant la transmission de l'agent infectieux à de nouvelles personnes immunisées ou non. D'après lui, l'immunité collective, quand atteinte, correspond à une sorte de barrière immunitaire qui empêche le virus de se propager et de trouver des hôtes potentiels pour sa multiplication. Ainsi, a poursuivi Hamdi, la population est entièrement protégée, celle immunisée comme celle qui ne l'est pas pour des raisons diverses, grâce à cette barrière. Il a, ensuite, noté que le taux de cette couverture varie en fonction de la contagiosité du virus. Pour le variant Delta dont le R0 avoisinerait la valeur 8 au lieu de 3 pour la souche classique, le taux de couverture à atteindre pour l'immunité collective est estimé à plus de 85% de la population, c'est dire pratiquement toute la population ou presque, a fait observer le chercheur en politiques et systèmes de santé. En plus, a-t-il enchainé, ce variant réduit l'efficacité des vaccins et infecte une partie de la population déjà infectée ou déjà vaccinée. Des personnes vaccinées peuvent attraper le virus et même le transmettre, moins que les non vaccinées, au moins trois fois moins. Heureusement, les personnes complètement vaccinées ont une forte chance de ne pas faire des formes graves et décèdent rarement à cause de la COVID. Au vu de toutes ces données, a relevé Dr. Hamdi, le variant Delta continuera à chercher et à infecter toutes les personnes qui ne sont pas immunisées. « On verra certainement l'émergence d'autres variants qui seraient plus risqués que Delta, tant que le virus se multiplie librement dans plusieurs régions dans le monde à cause de l'injustice vaccinale », a-t-il soutenu. Pour lui, la barrière immunitaire espérée et constituée par l'immunité collective sera calquée sur la vaccination collective : pour se protéger, il ne sera plus possible de compter sur la vaccination des autres (immunité collective) mais sur sa seule propre vaccination (vaccination collective et protection individuelle). L'association de cette large vaccination à un respect des mesures barrières nous permettra de revenir à une vie presque normale avec plus de libertés, plus d'activités, plus de sécurité, en attendant la fin de la pandémie à l'échelle planétaire, seul gage d'un vrai retour à la vie normale, en se préparant à affronter plus sagement les causes profondes de ces crises sanitaires. Au Maroc et grâce à l'approche anticipative et proactive sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, le Royaume peut emprunter cette voie qui n'est malheureusement possible que pour quelques pays qui ont su et réussi à vacciner une bonne partie de la population et continuent de le faire, a souligné Dr. Hamdi. Pour une année ou deux à venir, le retour à une vie presque normale et la reprise de la croissance économique dépendront largement de cette approche, a-t-il conclu, prévenant qu'une fracture se creusera de plus en plus dans le monde entre ceux qui ont pu vacciner et ceux qui sont à la traine.