coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a déclaré jeudi que les Houthis avaient intensifié les attaques contre les civils. Dans deux déclarations rapportées par l'agence de presse officielle saoudienne, la coalition arabe au Yémen a annoncé la destruction de 3 drones piégés lancés par les Houthis vers l'Arabie saoudite. La coalition a rapporté avoir «intercepté et détruit le troisième drone piégé qui a été lancée vers la région de Khamis Mushait (sud du Royaume)». Alors qu'il était précisé, à travers une déclaration précédente, que deux drones piégés avaient été interceptés et détruits en direction de la même zone. La même source ajoute que «l'escalade des Houthis hostile et barbare pour cibler des civils et les tentatives de la milice de lancer des drones piégés ont été avortées par les mesures strictes prises pour protéger les civils». Les Houthis n'avaient pas émis de commentaire sur les déclarations de la coalition arabe. Les Houthis avaient l'habitude de lancer des missiles balistiques et des drones sur les régions saoudiennes, en contrepartie d'annonces répétées de la coalition arabe, dirigée par le Royaume, pour déjouer ces attaques, tandis que certaines d'entre elles ont fait des victimes civiles. Des experts de l'ONU dénoncent l'impunité au Yémen Par ailleurs des experts de l'ONU ont dénoncé mercredi l'impunité au Yémen et la poursuite des violations des droits humains dans ce pays ravagé par sept ans de guerre. Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est dévasté par un conflit qui oppose depuis 2014 les forces du gouvernement, appuyées par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis soutenus par l'Iran. Depuis le début du conflit, les experts onusiens dénoncent des «crimes de guerre» commis par les deux parties. «Cette année encore, toutes les parties (...) ont commis de graves violations des droits humains et du droit humanitaire international, dont certaines peuvent constituer des crimes de guerre», a déclaré mercredi Kamel Jendoubi, président du groupe d'experts sur le Yémen à l'ONU. «L'éventail des violations que nous continuons de voir se produire au Yémen est macabre, aggravé par l'impunité quasi générale de leurs auteurs», a-t-il ajouté lors de la présentation d'un rapport annuel à Genève. Parmi les atteintes aux droits humains recensées au Yémen, le groupe d'experts évoque les bombardements et raids aériens «aveugles» menés par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, notamment dans des zones fortement peuplées, mais aussi les diverses restrictions imposées par les parties au conflit, «entravant les opérations humanitaires et l'accès de la population à la nourriture, aux fournitures nécessaires et aux soins de santé». La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, selon des ONG internationales. C'est, selon l'ONU, la pire crise humanitaire au monde. Depuis 2015, la coalition mène des opérations militaires au Yémen en soutien aux forces gouvernementales face aux Houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent des gouvernorats, dont la capitale, Sanaa (au nord) depuis septembre 2014. La guerre a coûté la vie à plus de 233.000 personnes, et 80 pour cent de la population yéménite de près de 30 millions de personnes est devenue dépendante de l'aide, dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.