Les détenus du Jihad islamique de la prison d'Ofer devaient être dispersés en prévision de nouveaux incidents, mais sous la menace de mutinerie, ils ont été gardés sur place. Les détenus du Jihad islamique palestinien de la prison d'Ofer, qui devaient être transférés vers d'autres prisons à la suite de l'évasion de la prison de Gilboa, sont finalement restés dans leur cellule, les autorités redoutant des violences au sein du pénitencier, ont rapporté mercredi plusieurs médias israéliens. Les détenus de la prison d'Ofer, près de Givat Ze'ev, auraient dû être dispersés dans d'autres établissements, principalement dans le Néguev, après que le chef de l'administration pénitentiaire, Katty Perry, a ordonné le transfert et la dispersion de quelque 400 détenus du Jihad islamique afin d'éviter tout nouvel incident après l'évasion de six détenus de la prison de Gilboa lundi. Alors que les détenus en question des prisons de Gilboa et de Meggido ont été transférés comme prévu, ceux de la prison d'Ofer, qui avaient menacé de brûler leurs cellules et d'attaquer les gardiens de la prison, ne l'ont finalement pas été, a déclaré une source de l'administration pénitentiaire israélienne à Haaretz. La source a ajouté que les gardiens de prison craignaient les détenus et ne voulaient pas les affronter. Mardi, Malik Hamed, un détenu de la prison de Gilboa, a tenté de verser de l'eau bouillante sur un gardien. Représailles contre les familles des fugitifs Les forces israéliennes ont arrêté des membres de la famille de plusieurs prisonniers palestiniens qui se sont évadés de la prison de Gilboa (nord), lors de raids nocturnes dans le nord de la Cisjordanie, ont rapporté mercredi matin les médias palestiniens. Parmi les personnes arrêtées figurent des proches de Mahmoud et Mohammed Al-Arida dans la ville d'Arraba, près de Jénin. Les deux frères sont des membres du groupe palestinien du Jihad islamique, qui purgeaient une peine d'emprisonnement à vie à la prison de Gilboa, d'où ils se sont évadés lundi matin, avec quatre autres hommes. Selon les médias palestiniens, les troupes ont également arrêté le père de Munadil Nafayat dans la ville voisine de Yaabad. Nafayat, lui aussi membre du Jihad islamique, était en détention administrative (qui permet l'emprisonnement de personne sans procès et sans accusation et seulement pour des raisons de sécurité) au moment de l'évasion. Il est le seul fugitif à ne pas être accusé d'un crime. Mardi, le Jihad islamique a envoyé des hommes armés à Jénine en prévision des incursions attendues de l'armée israélienne pour retrouver les six prisonniers. Le Jihad en état d'alerte Le Jihad islamique a mis en garde Israël depuis l'évasion contre les raids à Jénine et contre la prise de mesures contre les membres du groupe dans les prisons israéliennes. «Si l'armée israélienne entre [à Jénine], elle sera confrontée à une puissance de feu importante», a déclaré le groupe lors d'une conférence de presse tenue mardi à Jénine. De nombreux Palestiniens supposent que certains, voire la totalité, des six évadés chercheraient à gagner le camp de réfugiés de Jénine. Selon Channel 13, la police a réussi à retracer l'itinéraire que les fugitifs ont emprunté après leur évasion, et n'a trouvé aucune preuve que les hommes ont quitté le territoire israélien dans la nuit de mardi à mercredi, ce qui indique qu'ils se trouveraient probablement encore en Palestine. L'armée pense que les six hommes se sont séparés pour mieux échapper aux forces israéliennes et qu'ils pourraient être armés. Tsahal a également déployé des troupes supplémentaires à la frontière avec la Jordanie, les autorités soupçonnant que certains des fugitifs pourraient tenter de s'enfuir vers le pays voisin d'Israël. Parmi les évadés, figure Zakaria Zubeidi, un dirigeant des Brigades des Martyrs Al-Aqsa du Fatah, qui a joué un rôle clé durant la deuxième Intifada. Les responsables de la sécurité israélienne craignent qu'ils pourraient commettre un attentat, ou que d'autres Palestiniens, encouragés par leur évasion, commettent des attentats afin de détourner l'attention des troupes israéliennes qui les traquent.
Trois personnes interpellées soupçonnées d'avoir aidé les six évadés Trois personnes d'un village près de la ville d'Afoula (nord), non loin de la prison Gilboa d'où se sont enfuis lundi six détenus sécuritaires, ont été arrêtées mardi, soupçonnées d'avoir aidé les prisonniers évadés. Selon des témoignages, ils se seraient procurés de la nourriture auprès des suspects, mais la police n'a pour l'heure livré aucune information liée aux arrestations. Plus tôt, d'importantes forces de police ont été signalées dans les villages de Nein et Na'ura, situés au nord d'Afoula. Des agents sont entrés dans l'une des mosquées à Na'ura, et se sont emparés d'images filmées par les caméras de surveillance. Selon des témoignages, ils ont également collecté des documents provenant de caméras de sécurité installées dans la région. La vaste chasse à l'homme pour retrouver six prisonniers palestiniens évadés de la prison de haute sécurité se poursuit mardi, 89 points de contrôle ont été déployés par la police à travers le pays. L'état d'alerte a été relevé par crainte d'une attaque terroriste contre des civils israéliens, a indiqué lundi le chef de la division des opérations de police, même si un tel assaut est peu probable selon le ministre de la Sécurité intérieure.