Invité à l'émission « Studio des élections », le patron de l'Istiqlal a affirmé que le Maroc s'apprête à lancer son nouveau modèle de développement qui impose un gouvernement cohérent et fort en compétences techniques. Pour Youness Dafkir, journaliste de l'émission « Studio des élections » animée sur MedRadio, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, invité de l'émission du lundi, est le profil idéal pour le poste de chef du gouvernement. « Le profil combinant l'aptitude politique et la maîtrise technique, dont celui de Nizar Baraka, est ce dont le Maroc a besoin aujourd'hui », a-t-il annoncé. En effet, de par sa longue expérience sur le terrain, où il a été tour à tour professeur universitaire, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales, ministre de l'Economie et des Finances, président du Conseil économique, social et environnemental ou encore comme dirigeant du Comité Scientifique de la COP22... Nizar Baraka saura faire face aux défis économiques, géopolitiques et sécuritaires du Maroc durant le prochain quinquennat. Pour sa part, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, qui a présenté la vision de l'Istiqlal lors de son passage à l'émission, a souligné que l'enjeu principal du prochain mandat est de mettre le citoyen au centre de toutes les politiques publiques et décisions économiques. Faire face aux défis Dans ce sens, il précisé que la vision istiqlalienne répond à deux enjeux principaux. Le premier est d'ordre socio-économique alors que le deuxième est d'ordre géopolitique. Au niveau socioéconomique, 157 mesures concrètes ont été mises en place pour redresser le pays, booster la croissance et rendre justice aux classes moyennes et populaires. « La pierre angulaire de notre proposition est l'équité économique et sociale, et ce, conformément au référentiel et aux principes du Parti de l'Istiqlal. Un positionnement qui a pour objectif de garantir l'égalité des chances entre les citoyens et la réduction des inégalités sociales et spatiales », a-t-il annoncé. Au niveau géopolitique, « le Maroc est visé par plusieurs pays et les tensions diplomatiques que connait la région pourrait avoir un impact sur sécurité du Maroc et ses relations au niveau régional », note Baraka, affirmant « que notre pays a besoin d'une équipe gouvernementale homogène qui redonne confiance aux citoyens dans les institutions élues, qui pourrait faire face à ses enjeux géopolitiques, et qui soit capable de mettre en place le Nouveau modèle de développement (NMD) conduit par Sa Majesté le Roi ». Confiance des Marocains Nizar Baraka a exprimé sa son optimisme quant aux résultats des prochaines élections, qui dépendent principalement du choix et des espérances des citoyens. Selon lui, l'ensemble du travail et des réformes qu'a connus le parti ont permis de rétablir la confiance des citoyens en l'Istiqlal. Il a également soutenu que le Parti de l'Istiqlal a une expérience gouvernementale réussie et une vision d'avenir pour sauver le Maroc de la crise actuelle, soulignant que la gestion des affaires publiques par le gouvernement s'est caractérisée par une grande lenteur dans la mise en oeuvre des réformes, en raison notamment de son manque d'homogénéité. Se prononçant sur les probables alliances, Nizar Baraka a annoncé que « c'est le temps pour une réelle alternance démocratique ». Il estime que le choix est clair : le Parti de l'Istiqlal revendique une véritable rupture avec certaines pratiques et politiques du passé qui ne répondent plus aux attentes des Marocains. « Pour nos alliances, nous allons nous fier à notre programme électoral qui se base sur la rupture avec certaines politiques de l'ancien gouvernement et sa majorité et qui ont connu un grand échec, afin de mettre en place de nouvelles politiques qui vont garantir une société avec plus de cohésion sociale et territoriale », a-t-il martelé. Hiba CHAKER
Le compte à rebours a commencé
Les élections de 2021 interviennent dans une conjoncture politique, économique et sociale délicate, caractérisée par une baisse du niveau de confiance dans l'action publique, un accroissement des manifestations d'incertitude et une absence de visibilité, lesquels se sont aggravés avec la pandémie, et ce en contraste avec le plafond avancé créé par la Constitution de 2011 en interaction avec les attentes des citoyens. Cette disparité est due aux choix économiques et sociaux qui ont marqué la dernière décennie et qui n'ont pas placé le citoyen au centre des politiques publiques. Ces politiques ont produit des échecs économiques et sociaux qui ont détruit la totalité des acquis que le Maroc avait réalisés au fil du temps, et sont devenus un obstacle au développement plutôt que son moteur. La hausse des taux de chômage et le creusement de l'endettement, outre l'aggravation des disparités sociales, qui dépassent aujourd'hui les 46%, excédant le seuil critique, sont autant de régressions qui ont rendu l'action publique inefficace et aggravé la réticence du citoyen vis-à-vis de la politique, alors que la cadence du gouvernement est empreinte de lenteur et d'attentisme, ainsi d'absence d'initiative et d'esprit de réforme. Par ailleurs, l'attentisme, qui a caractérisé dès le début l'action gouvernementale, outre la brèche existence entre les composantes de la majorité, a nui à l'efficacité de l'action contre le Covid, et conduit à l'improvisation dans les décisions et à l'ajournement de réformes qui allaient constituer inévitablement une valeur ajoutée pour notre pays et préparer le climat politique, économique et social nécessaire aux grands chantiers nationaux dans lesquels le Maroc s'engage sous la conduite de Sa Majesté le Roi. C'est ainsi que les prochains scrutins se présentent comme un rendez-vous pour faire rupture avec l'échec de la gouvernance dans notre pays.