Avec beaucoup de réserve, le député du parti de l'Istiqlal Lahcen Haddad a salué les projets de loi-cadre relatifs à la réforme fiscale et à la réforme des Etablissements et Entreprises publics (EEP), en plénière le 8 juin. Lesdits textes ont été adoptés, mardi, à la deuxième chambre. Lors de son intervention à l'occasion de la plénière tenue le 8 juin à la chambre des représentants en vue de discuter les projets de loi-cadre relatifs à la réforme fiscale et à la réforme des Etablissements et Entreprises publics (EEP), le député du parti de l'Istiqlal a affirmé que les deux projets constituent un grand pas franchi par le Maroc vers un développement économique accéléré et un tissu économique dense, riche et compétitif. Cependant, les objectifs tracés pour lesdits projets demeurent inatteignables, compte tenu des déséquilibres structurels dont souffrent les entreprises publiques et des carences qui caractérisent le système fiscal national. Réforme fiscale, gain collectif ? Certes la nouvelle réforme insiste sur la nécessité d'instaurer un système fiscal plus équitable, avec la mise en œuvre effective du principe de l'égalité devant l'impôt. Toutefois, cette égalité semble difficile à instaurer dans un contexte où l'évasion fiscale s'est endémiquement propagée et où les impôts sur le revenu et les taxes sur la valeur ajoutée n'incombent qu'à la classe sociale moyenne. Le député istiqlalien a souligné que le manque d'une ''vision proactive pour la redistribution des revenus'' est un énorme obstacle qui freine l'instauration d'une égalité de chances et d'une justice sociale'', et il a dans le même sens dénoncé l'économie de rente, la corruption, le népotisme et le conflit d'intérêts qui représentent des barrières bloquant ''l'investissement productif.'' Afin de surmonter ces contraintes et mettre la réforme fiscale sur les bons rails, Lahcen Haddad a appelé à un renforcement de la gouvernance en matière de gestion des politiques publiques. En outre, il a insisté sur l'indispensabilité de la nouvelle Charte d'investissement que ''le gouvernement s'est avoué incapable de réaliser''. Il a relevé, dans le même contexte, que le discours gouvernemental ''se contredit'' quand il tente à réduire la pression fiscale sur les entreprises tout en adoptant une politique solidaire au niveau des fonctions des impôts. EEP, quels horizons ? Bien qu'il ait chanté les louanges de ce projet, Lahcen Haddad n'a point caché son mécontentement au sujet des déséquilibres qui jugulent la réforme du secteur public. En fait, les Instructions Royales, contenues dans les Discours du Trône et Discours d'ouverture de l'année législative, ont insisté sur la nécessité d'une réforme profonde du secteur public et sur la création d'une Agence nationale de gestion stratégique. Par ailleurs, le groupe parlementaire Istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme considère le projet relatif aux EEP comme une pierre angulaire pour la réforme du secteur public avec toutes ses composantes, à condition que les établissements publics, qui constituent ''un levier principal du développement'', ne soient pas un fardeau financier sur les épaules de l'Etat. Somme toute, Lahcen Haddad a appelé à accélérer le rythme des réformes fiscales et des EEP en s'appuyant sur un Etat dont la démocratie, la confiance de SM le Roi, la solidarité de toutes les composantes et la volonté politique dévouée sont la véritable force de frappe.