La ministre espagnole de la Défense a accusé le Maroc de chantage et d'agression, en référence la crise migratoire de Sebta. Une déclaration martiale qui est loin d'apaiser la tension entre les deux pays qui sont phase de rupture. Détails. La crise migratoire de Sebta continue d'envenimer les relations entre Rabat et Madrid. La ministre espagnole de la Défense Margarita Robles n'a pas ménagé ses mots pour attribuer la responsabilité de l'afflux massif des migrants vers l'enclave au Maroc. Dans une déclaration à la presse, la responsable espagnole a qualifié cet évènement d'«agression à l'égard des frontières espagnoles, et des frontières de l'Union européenne». « Ne jouez pas avec l'Espagne », a-t-elle menacé, en s'adressant aux autorités marocaines, dénonçant « un chantage » pratiqué par le Royaume par l'intermédiaire des migrants. Sur un ton grave et menaçant, Margarita Robles a tenu à préciser que son pays ne cédera pas au « chantage du Maroc ». « Nous n'accepterons pas le moindre chantage, l'intégrité territoriale n'est pas négociable, elle n'est pas non plus en jeu", a-t-elle mis en garde. Dans sa déclaration précipitée et hâtive, la ministre s'est gardée d'aller jusqu'au bout dans son réquisitoire contre le Maroc, en insistant sur l'importante de la coopération entre les deux pays voisins. Elle a fait part de son vœu de ne pas voir la coordination en matière de lutte contre le terrorisme compromise à cause de la crise diplomatique actuelle. «J'espère que la collaboration antiterroriste avec le Maroc n'est pas compromise», a-t-elle concédé, sans aucune allusion à l'affaire Ibrahim Ghali qui est à l'origine de la discorde actuelle ente Rabat et Madrid. La situation à Bab Sebta semble maitrisée après deux jours de troubles aux devant des frontières, près de 10.000 personnes s'y sont ruées, bouleversant les autorités espagnoles qui ont été pris de court. Les autorités marocaines se sont ensuite intervenues pour barrer les chemins qui mènent vers le poste frontalier Trajal. Près de 6000 personnes ont été renvoyées au Maroc après avoir été interceptées par les gardes fondrières. Rappelons que les évènements de Sebta ont exacerbé la crise de confiance entre Rabat et Madrid, déjà en querelle à cause de l'accueil de Barhim Ghali en Espagne. L'ambassadrice du Royaume Karima Benyaich a été rappelée pour consultations après s'être entretenue avec la Cheffe de la diplomatie espagnole Arancha Gonzales Laya qui lui a fait part du mécontentement de son gouvernement de ce qui se passe à Sebta. La diplomatie marocaine a été catégorique dans sa réplique, appelant le voisin ibérique à assumer les conséquences de ses actes.