Dans la foulée de la crise migratoire que connait la ville occupée de Sebta, l'ambassadeur du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, affirme dans un entretien à l'Agence Europa Press que dans les relations entre pays, les actes ont des conséquences, et «il faut les assumer». Karima Benyaich, qui a été convoquée mardi, en urgence, par la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzales Laya, n'a pas manqué de qualifier d'inhabituelle la rapidité avec laquelle sa convocation a été faite. A l'issue de cet entretien, la diplomate espagnole a déclaré à la presse qu'elle lui ai «rappelé que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l'Espagne et du Maroc». Par ailleurs, Benyaich a indiqué qu'il existe «des attitudes qui ne peuvent être acceptées», en référence à la décision espagnole d'accueillir en catimini, le chef du Polisario Brahim Ghali. Il convient de rappeler que Karima Benyaich a été rappelé, hier, par Rabat pour consultations sur cette affaire qui risque d'enfoncer davantage la crise entre les deux pays voisins.
Près de 10.000 migrants sont arrivés entre lundi matin et mardi dans la ville occupée de Sebta, dont 4.000 ont été renvoyés au Maroc, selon les chiffres publiés mardi par le ministère espagnol de l'Intérieur. Celui-ci a par ailleurs annoncé l'envoi de nouveaux renforts des forces de l'ordre sur place pour faire face à l'afflux massif et soudain de milliers de migrants en provenance du Maroc voisin. Sur la plage, où ces migrants arrivent à la nage, les forces de l'ordre espagnoles, qui ont déployé des blindés et utilisé des gaz lacrymogènes, ont mis en place un cordon de sécurité pour les empêcher d'aller plus loin que la rive.