Une rumeur persistante circule depuis quelques jours entre Rabat et Casa, deux villes dont la rivalité n'est plus un mystère et s'affiche au grand jour : l'une se voulant meilleure que l'autre en termes de développement local et de cadre de vie, par exemple. Cette rumeur, qui risque de devenir réalité, veut que le très convoité et tout aussi performant Wali de la région Rabat-Salé-Kénitra et gouverneur de la Capitale, Mohamed Yacoubi, serait sur le point d'être démobilisé de Rabat pour aller à la rescousse de la métropole. Quoiqu'une telle décision non confirmée pour le moment soit un gage de reconnaissance des qualités incontestables du Wali Mohamed Yacoubi, qui avait fait ses armes à Tétouan, puis à Tanger, elle n'en fait pas moins grincer des dents à Rabat où son œuvre salvatrice sur la ville lumière reste inachevée. La transformation miraculeuse de Harhoura en véritable cité balnéaire est en effet toujours en cours de finalisation, tandis que certaines zones noires de la Capitale tels les quartiers populaires de Taqaddoum, Douar Lhajja ou encore Douar Doum, arborent toujours des allures de «Favelas» impénétrables. Mais ce n'est rien, comparé au calvaire sans fin de Casablanca qui semble s'enliser chaque jour davantage dans le chaos. La circulation y est devenue infernale et pour le visiteur le désenchantement commence aux entrées de la ville, avec des dérivations sans nombre... et sans signalisation. Comment faire pour y mettre de l'ordre : accélérer le rythme des travaux afin de les faire aboutir dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions pour les habitants de la métropole et ses nombreux visiteurs ? Pour les Casablancais, le salut de leur ville viendrait-il de Rabat et son « Super Wali » ? Même si cela ne risque pas d'enchanter outre mesure des Rbatis plus que jamais attachés à leur Wali, l'orgueil et encore moins le chauvinisme citadin ne sont pas de mise. Car Mohamed Yacoubi est avant tout un commis de l'Etat au service des populations, du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Et qu'il soit donc à Rabat, à Casa, à Oujda ou à Laâyoune, on lui souhaite bon vent et pleine réussite. Abdallah BENSMAIN