Le Maroc a réussi une «nette victoire diplomatique» au sujet du conflit artificiel autour du Sahara dans les pays d'Amérique Latine, une région clé où plusieurs pays ont retiré leur reconnaissance du Polisario, affirme, jeudi, le journal espagnol "El Pais". «Au cours des cinq dernières années, le nombre d'ambassades d'Amérique Latine à Rabat est passé de 5 à 12», note El Pais, soulignant que des pays comme le Salvador et la Bolivie, qui reconnaissaient le front du polisario, ont retiré leur reconnaissance au cours des deux dernières années et rejoignent d'autres Etats d'Amérique Latine, comme la Colombie et le Guatemala, qui l'avaient fait auparavant.
Depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc mène une «politique très active et efficace» en Amérique Latine qui a donné des «résultats tangibles», indique une source diplomatique latino-américaine à Rabat, contactée par le journal espagnol, précisant que les ambassadeurs marocains nommés dans les différents pays de la région oeuvrent pour la consolidation des relations bilatérales dans tous les domaines d'activité.
Sur le terrain, le Maroc a également consolidé sa position depuis son intervention, le 13 novembre dernier, pour libérer le passage d'El Guerguarate, fait noter le quotidien espagnol, assurant que le polisario «a perdu également sa bataille à l'ONU».
Rappelons que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a tenu, ce mercredi à huis clos, sa réunion semestrielle de consultations sur le Sahara marocain. Selon des sources diplomatiques à New York, les membres du Conseil de sécurité ont suivi un briefing du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Colin Stewart, concernant la situation sur le terrain, marquée par les violations du cessez-le-feu par le polisario et ses obstructions à la liberté de mouvement de la Minurso, entravant ainsi la capacité de la mission onusienne à mettre en œuvre son mandat de supervision du cessez-le-feu.
Le Conseil a également été briefé par un responsable du Département des Affaires politiques du Secrétariat de l'ONU au sujet du processus politique bloqué par l'opposition de l'Algérie et du polisario à la nomination d'un Envoyé personnel.
Pour leur part, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré de manière unanime leur soutien au processus exclusivement onusien, visant à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis au différend artificiel autour du Sahara marocain, basée sur les résolutions du Conseil de Sécurité depuis 2007.
Dans cette perspective, ils ont souligné l'impératif et l'urgence de la nomination d'un nouvel Envoyé personnel, poste pour lequel l'Algérie et le polisario ont dernièrement rejeté les propositions du Secrétaire général de nommer l'ancien Premier ministre roumain, M. Petre Roman, et par la suite l'ancien ministre des Affaires étrangères du Portugal, M. Luis Amado. A l'opposé, le Maroc a promptement accepté les propositions de candidature soumises par M. Antonio Guterres.