Dans la foulée d'un différend qui a opposé l'OCP au Groupe américain Mosaic, le think tank « The Heritage Foundation » a critiqué la décision des Etats-Unis d'augmenter la taxation des phosphates marocains, appelant le Congrès à la reconsidérer. Détails. La récente décision de l'US International Trade Commission (USITC) d'augmenter les droits de douane sur les produits phosphatés marocains n'a guère plu au « Heritage Foundation », think-tank américain conservateur très influent, spécialisé dans les politiques publiques, lequel a critiqué la décision de l'Agence américaine qui a augmenté les droits d'importation sur les engrais phosphatés marocains à hauteur de 19,97%, sur fond du différend qui a opposé l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) et le géant américain Mosaic. Ce dernier avait prétendu que les importations marocaines lui portaient préjudice à cause des subventions de l'Etat marocain à l'OCP. L'USITC lui a donné en partie raison jugeant que ces subventions nuisent à la compétitivité de l'industrie américaine des phosphates. Un argument contesté par « The Heritage Foundation » qui a critiqué le fait que le gouvernement américain ait pris cette décision sur la base de la demande d'une seule société. Dans un avis publié récemment, le think-tank américain a axé son argumentaire sur deux éléments, dont l'un relatif aux conséquences de la décision sur les agriculteurs américains et l'autre à la capacité de Mosaic à répondre à la demande du marché américain. Selon la fondation, la hausse des droits d'importation peut s'avérer nuisible aux agriculteurs américains qui devront subir une augmentation des prix, suite à l'application des nouveaux droits compensatoires. Seuls les agriculteurs de maïs et de soja devraient supporter un coût supplémentaire d'environ 1,5 milliard de dollars, explique le document, en se basant sur l'avis de l'économiste Bob Young. L'augmentation du coût d'importation des phosphates serait en mesure de limiter le choix des agriculteurs, ajoute le think-tank, précisant que cela risque de compromettre toute la chaîne d'approvisionnement et occasionner par conséquent une augmentation des prix de plusieurs produits agricoles. La principale victime serait ainsi le consommateur américain. Il s'agit donc d'un scénario peu souhaitable dans la conjoncture actuelle de la pandémie. Deuxièmement, l'avis remet en question le préjudice prétendu par Mosaic (qui s'est déclaré lésé par les importations marocaines), doutant de sa capacité à répondre à la demande du marché américain en engrais phosphatés. « Le préjudice infligé à Mosaic est discutable. Parmi de nombreux autres facteurs, l'entreprise domine la production d'engrais phosphatés aux Etats-Unis et l'offre intérieure de cet intrant agricole essentiel est souvent incapable de répondre à la demande américaine », lit-on dans le document. Le centre de réflexion américain a appelé donc le Congrès à révoquer cette décision, en prenant en considération ses conséquences sur les agriculteurs et les ménages.