Après leur manifestation, dispersée par les forces de l'ordre, les enseignants contractuels ont repris la protestation, en réinvestissant les rues à Rabat. Ils exigent l'abrogation du système contractuel, tandis que le ministère de l'Education nationale considère qu'il a d'ores et déjà répondu à leurs revendications. Détails Les enseignants contractuels semblent déterminés à poursuivre leur mobilisation, après le mauvais souvenir de la marche du 16 mars, où ils étaient violemment dispersés par les forces de l'ordre. A l'appel de plusieurs associations, ils ont organisé, ce mardi, une nouvelle manifestation à Rabat. En foules importantes, ils ont investi l'avenue Hassan II, devant la place Bab Al Had. Cette fois-ci, la manifestation n'a pas dégénéré en émeutes, bien que les forces de l'ordre aient été déployées en grand nombre. Pourtant, quelques légers accrochages ont eu lieu, sans qu'aucun incident grave n'ait eu lieu. Les manifestants ont repris leurs slogans habituels, appelant à l'abrogation du système de recrutement par contrat et revendiquant leur intégration systématique dans le statut de la Fonction publique. Le ministère de l'Education nationale reste quant à lui silencieux. Selon le département de Said Amzazi, cette catégorie d'enseignants dépend des Académies régionales d'Education, et non pas de l'administration central incarnée par le ministère, lequel considère que leurs revendications sont satisfaites du moment qu'ils bénéficient pleinement de la sécurité sociale, de la retraite et d'un système de mobilité régionale, au même titre que les fonctionnaires. Toutefois, la question du contrat reste le point de discorde. Sous couvert d'anonymat, des membres de la coordination des enseignants contractuels nous ont expliqué qu'ils revendiquaient l'intégration pure et simple dans la Fonction publique, avec une augmentation de salaires de façon qu'ils soient conformes à la grille appliquée aux fonctionnaires. En outre, ils dénoncent la tendance de l'Etat à privatiser l'enseignement public. Rappelons que le recrutement contractuel a été instauré en 2016 par le gouvernement pour faire face au problème de l'encombrement dans les classes et la surcharge dont souffraient plusieurs établissements scolaires. Plus de 102.000 enseignants, dont 2000 cadres administratifs, ont été embauchés pour une durée déterminée, par le ministère de l'Education nationale qui a désormais dévolu leur statut à la compétence des Académies régionales.