Un responsable iranien a émis, mercredi, des menaces selon lesquelles Téhéran pourrait recourir à de « nouveaux scénarios », si les sanctions US contre l'Iran persistent. Amir Abd al-Lahian, l'assisant spécial pour les affaires étrangères du président de la Chambre des représentants, a déclaré à l'agence de presse iranienne Tasnim que Téhéran pourrait mettre en œuvre de «nouveaux scénarios» si les Etats-Unis ne levaient pas les sanctions économiques.
Le responsable iranien n'a pas mentionné la nature ni les détails de ces «scénarios», mais le site Internet «Iran International» a déclaré que les déclarations d'Abdollahian coïncidaient avec l'annonce par le chef de l'Autorité iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, que Téhéran avait stocké 2500 kilogrammes d'uranium enrichi.
Ce chiffre indique des niveaux supérieurs au plafond de l'accord nucléaire, qui ne prévoit que 300 kilogrammes d'uranium enrichi. Les trois pays européens, la France, l'Allemagne et la Grande- Bretagne, ont repris le travail avec l'administration du président américain Joe Biden, après que son prédécesseur, Donald Trump, se soit retiré de l'accord nucléaire en 2018.
L'Iran ne doit aucunement posséder l'arme nucléaire.
La semaine dernière, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, a exprimé la déception des Etats-Unis face à l'annonce par l'Iran de sa réticence à engager des pourparlers informels avec les Etats-Unis, dans le cadre du mécanisme cinq plus un.
Il a souligné qu'ils (les occidentaux) insistent sur leur objectif stratégique qui consiste à ce que l'Iran ne devrait pas être autorisé à posséder des armes nucléaires, et c'est notre objectif stratégique à partir de tout cela et ce dont nous parlons maintenant, ce sont des tactiques». Price a refusé de parler de la possibilité de lever les sanctions américaines contre l'Iran, soulignant que «La meilleure façon de parler de la voie à suivre est le dialogue.»
D'autre part, l'envoyé américain en Iran, Rob Malley, a déclaré à Axios dans son premier entretien depuis son entrée en fonction que les élections iraniennes de juin n'étaient pas un facteur dans le processus décisionnel de l'administration Biden sur la manière de procéder aux pourparlers nucléaires.
Malley a révélé que l'administration Biden est prête à envisager d'assouplir certaines sanctions contre l'Iran «seulement» après la reprise des pourparlers entre les deux parties et uniquement dans le cadre d'un processus de réciprocité.
Par ailleurs, le président iranien Hassan Rohani a déclaré au Premier ministre britannique Boris Johnson que les Etats-Unis doivent honorer leurs engagements et lever les sanctions contre l'Iran s'ils cherchent une issue diplomatique à l'impasse entourant l'accord nucléaire historique de 2015.
«Si nous recherchons la diplomatie, la voie est claire... C'est la levée des sanctions et le respect par les Etats-Unis de leurs engagements, et il n'y a pas d'autre option», a déclaré Rohani lors d'un appel avec le Premier ministre britannique Boris Johnson mercredi.
Il a déclaré que si la nouvelle administration américaine a exprimé sa volonté de rejoindre l'accord sur le nucléaire et de mettre en œuvre ses engagements, elle n'a pris aucune mesure pratique. Connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JC-POA), l'accord nucléaire a été unilatéralement abandonné par les Etats-Unis sous l'ancien président Donald Trump en 2018. Le président Joe Biden a promis de réintégrer le JCPOA, qui a été conclu en 2015 entre l'Iran et six puissances mondiales, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
L'administration Biden a également appelé à des négociations avec l'Iran sur le JCPOA, déclarant vouloir «prolonger et renforcer l'accord», et utiliser le JCPOA comme plate-forme pour «négocier des accords de suivi» - qui ont tous été rejetés par Téhéran, tant que les Etats-Unis refusent de rejoindre le pacte et de remplir leurs obligations, qui incluent la levée des sanctions contre l'Iran.
Les responsables de l'adminis- tration Biden ont essayé de faire pression sur Téhéran pour qu'il choisisse la voie de la «diplomatie» en prenant l'initiative de revenir au plein respect du JCPOA et en acceptant de pourparlers avec les Etats-Unis sur l'accord et d'autres questions.
Covid-19 : un vaccin iranien avec «une efficacité de 100%» ?
La République islamique s'apprête à entamer la production industrielle de son vaccin anti-Covid qui s'est avéré, selon Téhéran, «efficace à 100%» à l'issue de la première étape des essais cliniques. Lors de la première étape des essais cliniques, le vaccin anti-Covid iranien Barakat a démontré «une efficacité de 100%», a annoncé Mohammad Mokhber, chef du quartier général pour l'exécution de l'ordre de l'imam Khomeini. «Je promets au peuple iranien qu'il n'y aura dans deux mois aucun problème avec l'accès au vaccin contre le coronavirus dans le pays», a déclaré l'officiel cité par l'agence Tasnim.
Selon lui, les résultats des essais cliniques se sont avérés «étonnamment bons» et la production industrielle du vaccin iranien devrait démarrer en ce début du printemps.
Pour sa part, le ministre iranien de la Santé Saeed Namaki a indiqué que la République islamique allait devenir l'un des principaux producteurs de vaccins dans le monde au cours des mois à venir et procéder à l'exportation de Barakat.
L'Iran, qui compte une population de plus de 80 millions de personnes, a déjà homologué plusieurs vaccins étrangers via le processus d'autorisation d'urgence, dont le russe Spoutnik V et deux versions du vaccin d'AstraZeneca/Oxford.