Onze personnes interpellées à Casablanca lors d'une soirée «arrosée» dans une villa. Une affaire qui renseigne sur les nouvelles formes de vie nocturne dans le contexte de la pandémie. Eclairage sur les comportements d'une jeunesse prête à braver l'état d'urgence pour quelques heures de fun ! La récente descente de police dans une villa transformée en boîte de nuit secoue la ville de Casablanca. Un phénomène qui ne reste cependant pas un cas isolé. Covid ou pas, couvre-feu ou pas, certaines personnes trouvent tout de même le moyen d'organiser ou d'aller en soirée. Des villas et appartements de plusieurs villes du Royaume se transforment ainsi, le temps d'une soirée, en boîtes de nuit improvisées. Ce ne sont « que des soirées entre amis la plupart du temps », se défendent certains organisateurs. A l'image de Nadir, un jeune casablancais qui organise des soirées chez lui Ce dernier ne comprend pas pourquoi cela poserait problème ou pourrait être une entrave à la loi. « On ne fait rien de grave, on est juste entre amis et on passe la soirée ensemble ! Ce n'est pas un crime ». Nadir et ses amis se retrouvent souvent après le couvre-feu. Ces derniers ne semblent pas craindre de se faire arrêter, circulant dans la métropole après l'heure du couvre-feu. « La police on ne la voit même plus, y a du monde qui circule quand même dans la ville même après le couvre-feu ! », avance-t-on. Un risque que les jeunes sont prêts à prendre Pourquoi prendre tout de même ce risque – même si le groupe d'amis le considère minime – pour passer des soirées ? Un autre membre de ce cercle répond avec un soupir « on est fatigué ! c'est aussi simple que ça, on est épuisé ! ce couvre-feu ce n'est plus possible, on nous tue à petit feu. Moi je travaille toute la journée, le temps de rentrer chez moi, il est quasiment 20 heures. On me gâche ma jeunesse ». Le groupe d'amis approuve ses propos et ajoute : « cela fait un an qu'on vit dans cette situation de confinement/couvre-feu ». Un constat qui ne fait que peu de cas des risques de clusters que ce genre de regroupement risque de développer. Faisant peu de cas des restrictions sanitaires censées les protéger, ces jeunes n'hésitent pas à braver l'interdit et s'évertuent chaque soir à jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre : « déjà nous nous arrangeons pour ne pas les croiser et puis de toute manière l'on ne circule que sur des petites distances... et s'il nous arrive de les rencontrer, ils se contentent généralement de nous rappeler à l'ordre ou de nous verbaliser ». Conscients de contrevenir aux mesures d'état d'urgence ces jeunes se défendent de ne « rien faire de mal ». Il n'empêche que bien qu'ils ne se regroupent qu'en petit comité, à elle seule, l'absence des gestes barrières lors de ces soirées représente un risque réel, alors que le nombre de contamination commence seulement à se stabiliser.
Soukaïna GUEDIRA Retour sur l'affaire de Casablanca Plusieurs individus ont été interpellés dans la soirée de vendredi dernier pour avoir participé à une fête dans une villa de Casablanca. Parmi ces personnes, se trouvaient des femmes en vue et des hommes d'affaires. Ils seront tous poursuivis pour violation de l'état d'urgence sanitaire, ivresse publique et consommation de drogue. L'histoire a commencé par une plainte déposée par les riverains auprès du procureur du Roi. En résulte une enquête ouverte et une descente des forces de l'ordre dans une villa qui se situe dans une résidence de luxe. Onze personnes en état d'ébriété ont alors été interpellées. Lors de la perquisition, plusieurs bouteilles d'alcool et de sachets de cocaïne ont été saisis.