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Couvre-feu et semi-confinement : les dessous du retour au «lockdown»
Publié dans L'opinion le 23 - 12 - 2020

Préalablement annoncé pour le seul jour de l'an, le couvre-feu sera généralisé à l'ensemble du Royaume pour une durée de trois semaines à compter du mercredi 23 décembre à 21 heures. Le pourquoi du comment d'une décision «surprise».
Alors que le compteur des infections au Coronavirus était à son plus bas niveau depuis plusieurs mois avec à peine 877 contaminations enregistrées lundi et que le lancement de la campagne de vaccination nationale était annoncé comme imminent, le Maroc a décidé de basculer en semi-confinement généralisé pour une durée de trois semaines.
Qu'est-ce qui explique ce revirement? Serait-il lié à l'apparition d'une nouvelle souche du Coronavirus en Grande Bretagne puis dans plusieurs autres pays tel que l'Afrique du Sud ? Serait-ce en rapport avec le début de l'hiver qui a débuté lundi dernier et dont la froideur du climat et le haut taux d'humidité sont réputés très propices à la propagation du virus ? S'agit-il enfin d'une réaction à l'augmentation du nombre de cas graves qui a franchi le millier de personnes en soins intensifs ? Quoiqu'il en soit et quelles que soient les raisons de ce couvre-feu généralisé, ce qui est sûr c'est que ses effets économiques s'annoncent d'ores et déjà désastreuses pour des secteurs déjà sinistrés comme le tourisme qui comptait sur cette période de fin d'année et de vacances pour se refaire une petite santé.
Douche écossaise pour les opérateurs touristiques !
En effet, si les établissements touristiques comptaient sur les quelques rares réservations faites à l'occasion du nouvel an, leur espoir tombe à l'eau avec la décision gouvernementale, surtout pour ceux situés dans les villes touristiques du Royaume, notamment Marrakech, Agadir et Tanger, où les restrictions sont effroyablement sévères puisqu'en plus du couvre-feu, les commerces, les cafés et les restaurants seront complètement fermés durant la période du «lockdown». A Casablanca, qui, habituellement, connaît un grand afflux de visiteurs en fin d'année, les choses sont à l'identique...avec des restaurants fermés et des mesures sanitaires strictes, les festivités du nouvel an se profilent comme une mission impossible.
«Il est vrai que la célébration du réveillon n'aurait rien changé pour les opérateurs touristiques dont les trésoreries sont complètement sinistrées, mais le manque à gagner demeure très important», nous indique Hamid Bentahar, vice-président des opérations hôtelières du groupe Accor et vice-président de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT).
De son côté, Abdellatif Kabbaj, Président de la CNT, demeure tout de même réaliste à l'égard des mesures prises par l'Exécutif, «le gouvernement a certes des raisons qui l'ont poussé à intensifier le durcissement des mesures sanitaires», a-t-il souligné, avant d'ajouter que ces nouvelles restrictions ne manqueront pas de porter un nouveau coup dur à l'activité touristique pendant cette période importante de fin d'année, laquelle activité est déjà foudroyée par une année cauchemardesque.
S'agissant des réservations, ce dernier estime qu'il faudrait s'attendre à des annulations massives, du fait que les touristes tablaient sur la liberté de circulation pendant la soirée du 31 décembre. Ceci impactera également l'activité du transport aérien qui peine toujours à retrouver le chemin de la reprise (voir repères).
Pourquoi le couvre-feu est-il privilégié ?
Cela dit, il importe de noter que la pandémie ne faiblit pas au Royaume, où le nombre de cas positifs recensés quotidiennement dépasse les 2.000 infections, et ce, à quelques jours du lancement de la très attendue campagne de vaccination anti-Covid. Si le bilan officiel du lundi 21 décembre a annoncé la détection de quelque 877 nouveaux cas positifs (chiffre le plus bas depuis un semestre), c'est du fait que seulement 7.000 tests ont été effectués durant les 24 heures qui l'ont précédée. Ainsi, avec un total de contaminations qui dépasse les 418.000, dont plus de 30.800 sont des cas actifs, il est de notoriété publique que la situation épidémiologique est toujours grave. Les recommandations de la commission scientifique et technique (semi-confinement et couvre-feu) pour « renforcer les procédures de l'état d'urgence sanitaire » relèvent donc de l'évidence. «Cette décision est inévitable», nous déclare le médecin et député istiqlalien Allal Amraoui, ajoutant que les hôpitaux sont à bout de souffle, «il faut donc éviter à tout prix la vague de contaminations».
D'ailleurs, les professionnels de la Santé appellent depuis des mois à la mise en place d'un «confinement intelligent», notamment en réduisant la mobilité des personnes, en fermant des lieux publics comme les cafés, les restaurants et les salles de sport, précise M. Amraoui. Et d'ajouter que ces mesures permettent de réduire un peu la pression sur les établissements sanitaires, sans pour autant étouffer l'économie.
Mais rien n'assure que lesdites mesures seront respectées, d'ailleurs, face à l'impossibilité de célébrer le nouvel an, bon nombre de Marocains auraient commencé d'ores et déjà à planifier des fêtes clandestines, en réservant des villas et appartements de location.
Reste à savoir comment les autorités publiques comptent interdire ces dernières qui échappent complètement à leurs radars.
Saâd JAFRI
Trois questions à Omar Hjira
« Le gouvernement a de nouveau échoué dans sa communication avec les Marocains »
Omar Hjira, député istiqlalien à la Chambre des Représentants et membre de la Commission de l'Intérieur et des collectivités locales, a répondu à nos questions sur les nouvelles mesures restrictives et la généralisation du couvre-feu.
- Le gouvernement a décrété un couvre-feu national pour trois semaines à l'approche des fêtes de fin d'année, cette décision est-elle pertinente ?
- La décision prise par le gouvernement est compréhensible, le problème est qu'elle n'a pas été expliquée aux Marocains, l'Exécutif persiste malheureusement dans sa défaillance communicationnelle. Plusieurs citoyens ont eu du mal à comprendre une décision pareille tandis que la courbe des contaminations est en baisse ces derniers jours.
- Vous soutenez donc qu'il aurait fallu mieux communiquer ?
- Effectivement, Il fallait que le chef du gouvernement et le ministre de la Santé tiennent une conférence de presse où ils expliquent à l'opinion publique les raisons qui ont poussé à décréter un couvre-feu national, qui sont simples à comprendre du moment que nous voulons éviter ce qui s'est passé pendant l'Aïd El Kébir, par un effort de prévention.
- Cette décision risque d'exacerber la souffrance des commerçants, restaurateurs et les autres catégories professionnelles concernées. Serat-elle coûteuse économiquement ?
- Il est certain que ces restrictions supplémentaires seront préjudiciables à l'activité économique, surtout dans cette période de fin d'année, j'ai entendu que des agences de voyages et des hôtels ont commencé à annuler leurs activités. A cet égard, les restrictions doivent impérativement être accompagnées par des mesures de compensation des catégories lésées. C'est indispensable.
Recueillis par A. M.
Encadré
Noël : Le monde se barricade devant la menace d'une troisième vague
Alors que la troisième vague de propagation du Covid-19 menace le monde entier et s'annonce plus virulente que les précédentes, les pays européens ont durci les restrictions de déplacement d'autant que les célébrations de fêtes de fin d'année (de coutume impétueuses) s'approchent. L'apparition d'une nouvelle souche du virus en Grande Bretagne a poussé le gouvernement de Boris Johnson à décréter un nouveau confinement à Londres, ainsi que dans le SudEst de l'Angleterre dès dimanche, et restera en vigueur jusqu'au 30 décembre. Même crainte en Italie, l'un des pays les plus touchés par la pandémie avec un bilan de près de deux millions de contaminations, le gouvernement de Guiseppe Conte a rétabli un confinement quasi-total en plaçant tout le pays dans la zone rouge entre le 24 décembre et le 6 janvier, et ce, dans le but d'éviter tout risque de dégénérescence de la situation sanitaire pendant Noël. En France, l'approche des célébrations de fin d'année semble induire les autorités à la prudence maximale. Tandis que le pays vient de sortir d'un confinement général qui a duré plus d'un mois, le gouvernement a maintenu le couvre-feu de 20h à 6h, tout en donnant des recommandations très strictes quant aux réunions familiales. De l'autre côté du Rhin, l'Allemagne a prolongé les fêtes scolaires, et s'apprête à entrer dans un confinement partiel, pour plus de trois semaines tout en maintenant la fermeture des commerces, des bars, des restaurants et des écoles. En parallèle, les citoyens ont reçu comme consigne d'éviter les voyages non nécessaires que ce soit locaux ou à l'international. Quant au voisin ibérique, le Gouvernement espagnol a interdit les déplacements entre régions et veut limiter les réunions familiales pendant Noël à dix personnes.
Anass MACHLOUKH
Repères
Couvre-feu et semi-confinement
Lors des trois prochaines semaines, la circulation sera interdite en l'absence de raisons valables comme la nécessité de soins ou autres. En parallèle, les commerces, petits et grands, ainsi que les cafés et les restaurants seront fermés à compter de huit heures du soir, tandis que les rassemblements publics ou privés, festifs ou familiaux seront également proscrits. Dans les villes de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger, les restrictions sont encore plus sévères car, en plus du couvre-feu, commerces, cafés et restaurants seront complètement fermés.
Transport aérien à risque
Suite à la deuxième vague d'allègement des restrictions aux voyages internationaux, l'activité du transport aérien a enregistré une atténuation au troisième trimestre 2020, après un deuxième trimestre en berne dans le contexte de la crise pandémique internationale. En effet, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le nombre de passagers accueillis dans les aéroports nationaux s'est réduit de 89% au T3-20 après un recul de 99,1% au T2-20. Pour sa part, le trafic du fret aérien a baissé de 37,3% après -64% et le mouvement des avions de 81,5%, après -96,6%. Mais avec cette décision, prise encore une fois à l'improviste, les indicateurs du secteur devraient revenir à une tendance baissière.


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